Aisne : Un homme jugé pour « homicide involontaire » après que son chien a tué sa compagne
Procès•Cinq ans après la mort d’Elisa Pilarski, mordue à mort par un chien dans une forêt de l’Aisne, l’information judiciaire à permis de mettre en cause le chien de son compagnon20 Minutes avec AFP
Vendredi, le parquet de Soissons, dans l’Aisne, a requis le renvoi en correctionnelle de Christophe Ellul pour « homicide involontaire » après la mort de sa compagne, Elisa Pilarski, des suites de morsures canines dans la forêt de Retz, fin 2019. La décision de l’ouverture d’un procès revient maintenant au juge qui a instruit le dossier.
L’instruction a permis de « réunir des charges suffisantes » pour identifier le seul animal à l’origine des blessures ayant causé la mort de la victime, à savoir « le chien Curtis, appartenant à M. Christophe Ellul », écrit le parquet dans un communiqué.
La piste des chiens de chasse définitivement écartée
Elisa Pilarski, âgée de 29 ans et enceinte, avait été retrouvée morte le 16 novembre 2019 dans une forêt de l’Aisne, à Saint-Pierre d’Aigle, où elle promenait Curtis à proximité d’une chasse à courre. L’autopsie avait conclu à un décès causé par une « hémorragie consécutive à plusieurs morsures ». Par ailleurs, les éléments de l’information judiciaire « ont permis d’écarter l’hypothèse d’une attaque de la jeune femme par les chiens de la chasse à courre », souligne le parquet.
De son côté, Christophe Ellul a toujours clamé l’innocence de son chien, désigné par l’accusation comme un « American Pitbull Terrier, provenant d’un élevage des Pays-Bas et introduit illégalement en France par son acquéreur ». Il avait néanmoins été mis en examen en mars 2021 « pour avoir par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité […] involontairement causé la mort » de sa compagne.
Selon le parquet, le mis en cause a « laissé à la garde » de la victime un « chien dangereux, alors que celle-ci était enceinte et qu’elle n’en connaissait pas pleinement le comportement », lui faisant ainsi courir « un risque grave ».
Par ailleurs, la « détention irrégulière d’un chien dangereux » et ses « modalités de dressage » pouvant être assimilés à une forme de « maltraitance », apparaissent constitutives de « circonstances aggravantes ».