justiceTrois hauts responsables syriens condamnés à perpétuité en France

Syrie : Victoire contre « l’impunité » avec la condamnation de trois responsables du régime de Damas

justiceLa cour d’assises de Paris a jugé coupables trois hauts responsables syriens pour complicité de crimes contre l’humanité et de délit de guerre
20 Minutes avec AFP

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On se lève et on applaudit. Voilà comment a réagi le public de la salle d’audience où étaient jugés par défaut trois hauts responsables du régime syrien.

Ali Mamlouk, ex-chef du Bureau de la sécurité nationale, la plus haute instance de renseignement en Syrie, Jamil Hassan, ex-directeur des services de renseignements de l’armée de l’air, et Abdel Salam Mahmoud, ex-directeur de la branche investigation de ces services, ont été condamnés vendredi à la réclusion criminelle à perpétuité pour complicité de crimes contre l’humanité et de délit de guerre.

Une première en France

« C’est le premier procès qui juge et condamne pour complicité de crimes contre l’humanité de si hauts responsables du régime syrien », a salué à la sortie Me Clémence Bectarte, qui défendait plusieurs parties civiles dans ce dossier. « C’est un verdict qui résonne pour des centaines de milliers de Syriennes et de Syriens qui attendent toujours la justice », a-t-elle ajouté.

Les trois hommes, qui se trouvent vraisemblablement encore en Syrie, étaient absents au procès et donc jugés par défaut, une possibilité offerte dans le système judiciaire français. Ils n’ont par ailleurs mandaté aucun avocat pour les défendre à l’audience. Si à l’avenir ils venaient à être arrêtés, ils pourraient soit acquiescer à la peine, soit faire opposition, ce qui conduirait à mener un nouveau procès, en première instance et en leur présence cette fois-ci.

Ils ont été condamnés pour avoir joué un rôle, du fait de leur place dans la chaîne hiérarchique, dans la disparition forcée et la mort de Mazzen Dabbagh et de son fils Patrick. Ces deux Franco-Syriens ont été arrêtés à Damas en 2013 et transférés dans le centre de détention de l’aéroport de Mezzeh, tenu par les redoutés services de renseignement de l’armée de l’Air. Ils n’ont plus donné signe de vie, jusqu’à être déclarés morts en août 2018.