Hérault : Le maire d’une petite commune, reconnu coupable pour son « coup de sang »
Tractopelle•Pour avoir défoncé la barrière d’une aire d’accueil des gens du voyage, le maire de Baillargues a néanmoins été dispensé de peineJérôme Diesnis
L'essentiel
- Le 30 novembre 2023, excédé, Jean-Luc Meissonnier, maire de Baillargues, était parti défoncer la barrière de l’aire d’accueil des gens du voyage de la commune voisine de Castries.
- Les services de la métropole y refusaient l’accès aux gens du voyage qui stationnaient de façon anarchique sur sa commune.
- S’il a été reconnu coupable, il a été dispensé de peine, après avoir notamment remboursé les dégâts sur ses propres deniers. Il encourrait cinq ans de prison, 75.000 euros d’amende et une mesure d’inéligibilité.
Jean-Luc Meissonnier, le maire de Baillargues, une commune de 7.105 habitants de la métropole de Montpellier, a été reconnu coupable, mais dispensé de peine. Il était jugé ce mercredi, par le tribunal administratif de Montpellier. Le 30 novembre 2023, il était parti défoncer la barrière de l’aire d’accueil des gens du voyage de la commune voisine de Castries. Une aire d’accueil propriété de la métropole de Montpellier et que sa commune avait en partie financée.
Depuis plusieurs jours, plusieurs caravanes s’étaient installées illégalement par vagues devant des commerces de la commune, amenant leur lot de nuisances pour les commerçants, notamment des branchements illégaux sur les réseaux d’électricité et d’eau. Apprenant qu’il restait des places sur l’aire de Castries, mais que la métropole ne voulait pas accueillir les deux familles des gens du voyage concernées pour des vols, agressions et dégradations antérieures, le maire avait décidé de monter sur son tractopelle personnel (utilisé pour son exploitation agricole). Avant de défoncer la barrière de l’aire d’accueil de Castries.
Le soutien de plusieurs maires confrontés à de nombreux problèmes
« Un coup de sang » s’était-il expliqué, avant de faire ses excuses publiques quelques jours plus tard en conseil de métropole. Et de régler sur ses deniers personnels le montant des dégâts, soit plus de 17.000 euros. La métropole avait porté plainte, avant de jouer l’apaisement, devant les excuses et le dédommagement de l’élu.
Finalement reconnu coupable mais dispensé de peine, il encourrait cinq ans de prison, 75.000 euros d’amende et une mesure d’inéligibilité. Trois maires de la métropole étaient venus le soutenir : Jean-Pierre Rico (Pérols), Laurent Jaoul (Saint-Brès) et François Rio (Saint-Jean-de-Védas), eux aussi confrontés à des problèmes d’accueil récurrents de gens du voyage.