DGCCRFLe premire comparateur de prix sanctionné de 400.000 euros d'amende

Energie : Le premier comparateur de prix français doit régler 400.000 euros d'amende pour pratiques illégales

DGCCRFSelectra a évité une comparution devant la justice mais réglé une amende de 400.000 euros pour avoir trompé ses utilisateurs mais aussi des organismes publics
20 Minutes avec agence

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Une amende XXL. Selectra, leader de la comparaison en ligne des prix de l’électricité et du gaz, a accepté de payer une amende de 400.000 euros et évite ainsi un procès pénal. Auparavant, deux années d’enquête avaient été nécessaires à la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) entre 2020 et 2022, rapporte Le Parisien.

Des arguments trompeurs

Plusieurs situations illégales ont été constatées, dont la mise en avant sur les sites français d’un fournisseur énergétique précis. Des remises inexistantes étaient par ailleurs présentées et des mentions laissaient supposer l’existence d’offres particulièrement intéressantes et un prix du kWh attractif. Or ce dernier était en réalité plus élevé que le tarif réglementé.

Selectra a en outre dissimulé « ses intentions commerciales afin d’obtenir l’insertion de liens à visée commerciale sur des sites d’organismes publics ayant pour objet d’informer les consommateurs », a détaillé la DGCCRF. Les agents luttant contre la fraude ont ajouté que l’entreprise a « entretenu la confusion, au travers des sites Internet qu’elle exploite, entre elle et les fournisseurs historiques d’énergie, les gestionnaires de réseau, mais aussi le médiateur national de l’énergie ».

Des initiatives personnelles ?

Selectra a affirmé que les non-conformités retenues contre l’entreprise portaient sur des erreurs, des mises à jour tardives « ou risques de confusion présents sur nos pages avant novembre 2021 ». Le comparateur a également pointé du doigt des chargés de communication qui se seraient rendus coupables de dérives individuelles. Il a annoncé des mesures correctives et un « contrôle des courriers électroniques des chargés de communication afin d’éviter toute dérive individuelle ».

Selon François Carlier, délégué général de l’association Consommation, logement et cadre de vie (CLCV), les clients lésés ont la possibilité se retourner contre Selectra. Une action de groupe n’est donc pas à exclure. Le secteur est « assez toxique. Les fournisseurs ne se différencient pas vraiment, a-t-il estimé. Beaucoup sont tentés de franchir la ligne rouge. Et forcément, les comparateurs peuvent être amenés à reproduire ces mauvaises pratiques ».