Bretagne : Le leader d’ultradroite qui s’en était pris à des drag-queens finalement relaxé
tribunal•Condamné en première instance pour avoir perturbé une lecture à Saint-Senoux, le fondateur du groupuscule L’Oriflamme a été relaxé par la cour d’appelC. A.
Il avait écopé de quatre mois de prison ferme et d’une amende de 500 euros. Reconnu coupable de « provocation publique à la haine et la violence en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre » et « d’organisation de manifestation sans autorisation » par le tribunal correctionnel de Rennes en octobre, ce militant d’ultradroite a été relaxé par la cour d’appel, a appris 20 Minutes d’une source proche du dossier.
La justice le soupçonnait d’avoir pris à partie des drag-queens qui menaient une lecture devant des enfants à Saint-Senoux, petite commune d’Ille-et-Vilaine en mai 2023. L’affaire avait alors fait grand bruit, l’ensemble de la presse française évoquant cette manifestation d’extrême droite qui n’avait pourtant duré que quelques minutes.
« Nous voulions attaquer une idéologie »
Le mis en cause, présenté comme le fondateur du groupuscule L’Oriflamme, émanation de l’Action française, avait été le seul à agir à visage découvert, prononçant un discours dénonçant cette animation culturelle. « Nous ne voulions pas attaquer des personnes, mais attaquer une idéologie, un lobby. D’ailleurs, il n’y a eu aucune violence. Il fallait avant tout défendre les enfants à qui on a tenté de déverser une idéologie. Notre objectif, ce n’était pas de mettre un terme à la lecture, mais d’en faire parler », avait déclaré, très sûr de lui, le prévenu lors de l’audience au tribunal.
Trois drag-queens avaient porté plainte et témoigné à la barre, expliquant être traumatisées par cette manifestation. La municipalité avait également porté plainte. Devant la cour d’appel, le militant a obtenu la relaxe qu’il était venu chercher.
« Une victoire totale », selon le groupuscule L’Oriflamme, qui ne s’est pas privé de se féliciter de la décision sur ses réseaux sociaux, estimant au passage que la justice avait statué « sous la pression politique, médiatique et gauchiste ». Le prévenu avait déjà été condamné par la justice pour avoir dégradé la permanence d’un élu LREM de la Sarthe en marge d’une manifestation des « gilets jaunes ».