Poursuivi pour la seconde fois après des plaintes déposées par des jeunes femmes dénonçant des agressions sexuelles durant ses consultations, un dentiste a été relaxé jeudi par la Cour d’appel de Metz (Moselle).

« C’est une décision bien décevante au regard des réquisitions » à hauteur de dix mois d’emprisonnement avec sursis assortis d’une interdiction d’exercer pendant dix ans, a réagi l’avocate de trois des six parties civiles, Elodie Maumont.

« Il ne s’agit pas de gestes accidentels : les mains sont posées sur des endroits sexués », avait estimé l’avocate générale à l’audience du 1er février, rappelant « la position d’autorité indiscutable », selon elle, du prévenu sur les victimes.

De multiples attouchements

L’homme, dentiste en chef de l’hôpital d’instruction des armées Legouest de Metz, était chargé de délivrer aux militaires un certificat d’aptitude pour partir en opérations extérieures.

Comme l’avait rapporté Le Républicain Lorrain, d’après les plaignantes, les agressions sexuelles se passaient de la même manière : le dentiste profitait de ces visites médicales pour identifier celles qui lui plaisaient afin de leur proposer des rendez-vous pour d’autres soins. C’est au cours de ces rendez-vous que certaines auraient subi des attouchements au niveau de la poitrine, des cuisses, du ventre, voire du pubis.

« Déçue mais pas surprise »

« Je suis déçue mais pas surprise de la décision compte tenu du premier arrêt rendu par la Cour d’appel de Metz mais je la déplore », a poursuivi Me Maumont, qui envisage un pourvoi en cassation.

Le dentiste avait été condamné en mars 2022 à une peine de dix mois d’emprisonnement avec sursis pour des faits similaires. Sa condamnation avait entraîné sa perte de grade et donc, comme le prévoit le code de la défense, sa radiation d’office, ainsi que l’interdiction d’exercer pendant deux ans et son inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais).

Le médecin avait interjeté appel et la juridiction messine avait finalement décidé de le relaxer en juillet 2023. De nouvelles plaintes avaient été déposées à l’issue de ces deux audiences, donnant lieu à un nouveau procès.