procèsPrison ferme pour avoir brandi des menaces du FLNC contre un mari cocu

Corse : Prison ferme pour un couple qui voulait écarter le mari cocu en accusant le FLNC

procèsUne femme et son amant ont été condamnés pour avoir menacé le mari et préparé son meurtre, en faisant passer cela pour une action du FLNC
L'inscription « FLNC » (Front de libération nationale corse) avait été taguée dans deux maisons mitoyennes de la commune de Penta-di-Casinca (image d'illustration).
L'inscription « FLNC » (Front de libération nationale corse) avait été taguée dans deux maisons mitoyennes de la commune de Penta-di-Casinca (image d'illustration). - Fanny Hamard/SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Elle voulait le tuer, désormais elle assure que leur amour est « plus fort que jamais ». C’est l’histoire d’une femme et son amant qui ont voulu écarter le mari cocu en se faisant passer par le FLNC (Front de libération nationale corse). Ils ont été condamnés mercredi à Bastia respectivement à 30 et 24 mois d’emprisonnement dont la moitié avec sursis.

La femme a été condamnée par le tribunal correctionnel à 30 mois d’emprisonnement, dont 15 mois avec un sursis probatoire, ainsi qu’à une amende de 10.000 euros. L’homme, considéré par le parquet comme « l’exécutant », a été condamné à deux ans d’emprisonnement dont une année avec sursis. La partie ferme est aménageable, sous la forme d’un bracelet électronique, pour les deux prévenus.

Quatre et trois ans de prison assortis partiellement de sursis probatoire avaient été requis par le ministère public.

Lettres de menaces et maisons taguées

Tout commence en septembre 2019 par des lettres de menaces déposées sur la commune de Penta-di-Casinca (Haute-Corse), dans deux maisons mitoyennes, devant lesquelles l’inscription « FLNC » (Front de libération nationale corse) a été taguée. Dans les lettres, il est reproché aux habitants de « prendre l’argent aux Corses » avec des locations ponctuelles.

Une seconde correspondance puis une troisième arrivent dans une seule des deux habitations avec une demande de préparer 10.000 euros pour les remettre à un contact selon un protocole précis. Le couple est placé sous surveillance, ce qui permet de découvrir que l’épouse a un amant et qu’elle cherche à faire pression sur son mari pour qu’il quitte l’île.

« Comme un bibelot »

À la barre, lors de l’audience en février, la femme de 59 ans avait expliqué que « cette histoire » l’avait « rapproché avec [son] mari », assurant : « Notre amour est plus fort. » Ce dernier, un retraité de l’armée de 67 ans au moment des faits, n’était pas présent à l’audience. Dans les SMS échangés, il est surnommé « le veau » par le couple adultérin. « Tuer le veau est une priorité primordiale pour notre avenir », écrit la femme.

Elle évoque aussi un accident de chasse pour le tuer ou la possibilité de le jeter par-dessus la terrasse. « J’étais comme un bibelot auprès de mon mari à cette époque », s’était-elle justifiée. « Mon amant m’a apporté beaucoup d’amour, c’était ma béquille. Mon mari ne voulait pas divorcer. Les courriers étaient là pour lui faire peur et le pousser à quitter la Corse. Je n’ai jamais eu l’intention de le tuer. » L’homme a reconnu « les lettres de menaces », arguant avoir « fait tout ça, en le prenant à la rigolade, sans voir les conséquences ».