Passer au contenu principalPasser à l'en-têtePasser au pied de page
Anasse Kazib convoqué par la police pour « apologie du terrorisme »

Guerre Israël-Hamas : Le syndicaliste Anasse Kazib convoqué par la police pour « apologie du terrorisme »

Libertés publiquesEn cause notamment, un tweet où le cheminot décrit Israël comme un « État sanguinaire » et parle d’ « apartheid »
Aude Lorriaux

Aude Lorriaux

Le cheminot Anasse Kazib, ex-candidat à la présidentielle et syndicaliste à SUD Rail, fait l’objet d’une enquête pour « apologie du terrorisme », a appris 20 Minutes du parquet de Paris, confirmant une information de l’intéressé lui-même, relayée sur X (ex-Twitter) lundi 8 avril.

« J’ai reçu une convocation du Glat, une unité de police judiciaire antiterroriste, dans le cadre d’une enquête pour ''apologie du terrorisme'' », annonçait le militant marxiste, membre de Révolution permanente, sur le réseau social, ajoutant qu’une autre personne membre de Révolution permanente était convoquée « le même jour pour des faits similaires ».

« État sanguinaire »

« Le pôle national de lutte contre la haine en ligne du parquet de Paris a, le 26 février 2024, confié une enquête à la police judiciaire, du chef d’apologie publique d’un acte de terrorisme commise au moyen d’un service de communication au public en ligne », affirme le parquet de Paris auprès de 20 Minutes.

En cause notamment, selon le militant, un tweet daté du 7 octobre – jour de l’attaque du Hamas en Israël – qui commentait une vidéo d’un journaliste de France 24. « 75 ans d’apartheid, d’oppressions et depuis des mois les scènes d’agressions, de répressions jusqu’au sein des mosquées, de familles chassées de leurs domiciles se sont multipliées. Soutien au peuple palestinien qui est debout face à cet État sanguinaire qu’est Israël », est-il écrit dans ce tweet.

« Guerre » contre ceux qui dénoncent le « génocide »

« Plusieurs » tweets sont en cause, « dont celui-ci », confirme le parquet, qui a néanmoins refusé d’expliquer en quoi ce tweet fait l’apologie du terrorisme. « Les investigations, en ce compris les auditions (je ne suis pas en mesure de confirmer si l’intéressé est ou non convoqué ce jour par le service enquêteur) ont précisément pour objectif de vérifier si les faits peuvent recevoir une qualification pénale et par la suite faire l’objet de poursuites pénales », explique-t-on.

« Ces convocations s’inscrivent dans le cadre de la répression féroce qui touche de nombreux militants politiques, syndicaux ou associatifs depuis sept mois, afin de criminaliser toute solidarité avec le peuple palestinien », a commenté Anasse Kazib dans un communiqué le 8 avril. Il estime en outre que le président de la République, Emmanuel Macron, « mène la guerre à ceux qui dénoncent le génocide du peuple palestinien ».

Réactions politiques

Cette convocation a fait réagir au sein de la classe politique, mais surtout à l’extrême gauche. « Où va la démocratie quand le refus d’un génocide et d’un colonialisme est combattu comme une forme de terrorisme ? L’antiterrorisme n’a rien d’autre à faire ? », a dénoncé Jean-Luc Mélenchon sur X, à l’instar de plusieurs députés insoumis et de la tête de liste de Lutte Ouvrière aux élections européennes, Nathalie Arthaud.

L’attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir des chiffres officiels. Sur les 250 personnes enlevées, 129 sont toujours détenues à Gaza dont 34 sont mortes d’après des responsables israéliens.

Les opérations militaires lancées en représailles par Israël ont fait 33.175 morts à Gaza, la plupart des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas. Plus de 13.000 enfants ont été tués, selon les mêmes statistiques. « Le niveau et la rapidité des destructions sont choquants. Les enfants ont besoin d’un cessez-le-feu MAINTENANT », a commenté sur X la cheffe de l’Unicef, Catherine Russel.