Morbihan : « Je me suis senti humilié »… L’homme qui avait foncé dans un bar fera de la prison
colère•Refoulé d’un bar de la commune d’Etel, le restaurateur a blessé onze personnes en fonçant dans la vitrine avec sa voitureC. A. avec AFP
Les images tournées par un témoin ne laissaient guère de place au doute. Dans une courte séquence enregistrée vendredi soir, on pouvait voir un homme volontairement encastrer son véhicule dans la façade d’un bar restaurant d’Etel (Morbihan), faisant 11 blessés légers. Âgé de 58 ans, ce restaurateur breton venait d’être refoulé de l’établissement et aurait décidé de se venger.
Jugé ce lundi en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Lorient, il a été reconnu coupable et a été condamné à trois ans de prison, dont dix-huit mois avec sursis. « Je me suis senti humilié », a déclaré le mis en cause à la barre, alors qu’il avait été refoulé du bar en raison de son ivresse avancée.
L’établissement accueillait encore de nombreux clients quand la voiture s’est encastrée dans la terrasse. En écrasant ainsi son utilitaire à l’intérieur du Chat qui pêche, le restaurateur a blessé onze personnes. Parmi elles, six ont bénéficié d’une interruption temporaire de travail (ITT) d’un à six jours. Les conséquences auraient pu être dramatiques. Quelques minutes plus tôt, l’homme au volant avait été refoulé du bar où il était inconnu après avoir demandé une cigarette au patron, qui lui avait refusée. Quelques coups avaient été échangés.
« Faire peur mais ne surtout pas blesser quelqu’un »
Une fois dehors, le mis en cause avait pris le volant avec une alcoolémie de plus de deux grammes par litre de sang et projeté sa voiture. Son idée ? « Accélérer, freiner et casser sa vitrine. Faire peur mais ne surtout pas blesser quelqu’un », a-t-il affirmé. Il avait ensuite pris la fuite avant d’être interpellé peu de temps après. Décrit comme dépressif, le prévenu souffrirait notamment de l’emprise sectaire dont pâtirait sa fille majeure.
Maintenu en détention suite à l’audience, l’homme se voit également imposer une obligation de soins et une interdiction de paraître pendant cinq ans à Etel.