HéraultLa justice saisie pour menaces « religieuses » après l’agression de Samara

Agression d’une collégienne à Montpellier : Un député PS saisit la justice pour des menaces « de nature religieuse »

HéraultAprès l’agression de Samara, 14 ans, devant son collège, le député de l’Essonne saisit la justice pour des « menaces de nature religieuse »
20 Minutes avec AFP

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L'essentiel

  • Jérôme Guedj saisit le procureur de Montpellier pour des « menaces de nature religieuse » qui auraient eu lieu avant l’agression d’une adolescente de 14 ans devant son collège.
  • Le député, également secrétaire national à la laïcité du Parti socialiste, justifie : « Il ne faut pas que la gauche ait peur de se saisir des sujets de laïcité, c’est son ADN. »
  • Les réactions de la classe politique sont variées. Si Sandrine Rousseau dénonce du sexisme, Marine Le Pen, elle, pointe le rôle des « islamistes ». Ce que déplore Nathalie Oziol, députée LFI : « Il est insupportable que les réactionnaires s’engouffrent dans cette affaire pour alimenter leur campagne électorale. »

Jérôme Guedj, le député socialiste de l’Essonne, annonce ce jeudi saisir le procureur de Montpellier pour des « menaces de nature religieuse » qui auraient eu lieu avant l’agression de Samara, adolescente de 14 ans, devant son collège.

« La justice s’est emparée de la tentative de meurtre sur Samara », écrit-il, « mais en amont, il y a eu des menaces de nature religieuse ».
« Je saisis le procureur de la République de Montpellier pour que des poursuites soient engagées sur la base du peu utilisé article 31 de la loi du 9 décembre 1905 », se félicite le député sur le réseau social X.

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Un message accompagné de la copie du courrier où le député souligne que « la mère de la victime rapporte notamment que sa fille, de confession musulmane, était traitée de ''kouffar'', qui veut dite ''mécréant'' en arabe, et de ''kahba'', ce qui signifie ''pute'', et ce parce qu’elle ''se maquille'' et ''s’habille à l’européenne'' ».

Jérôme Guedj, qui est par ailleurs secrétaire national à la laïcité du Parti socialiste, justifie sa démarche : « Il ne faut pas que la gauche ait peur de se saisir des sujets de laïcité. » « C’est son ADN », précise-t-il, « malheur à ceux qui l’oublient ».

Cette saisine intervient deux jours après l’agression de l’adolescente, mardi devant le collège Arthur-Rimbaud, dans le quartier de La Mosson-La Paillade, au nord-ouest de Montpellier. La jeune fille, « gravement blessée », est sortie du coma mercredi et devait être entendue jeudi par les enquêteurs, selon le parquet de Montpellier. Trois mineurs, âgés de 14 ans et 15 ans, ont été placés en garde à vue mercredi pour tentative de meurtre sur mineure de moins de quinze ans.

Réactions des politiques

L’affaire suscite de nombreuses réactions dans la classe politique. La députée écologiste de Paris Sandrine Rousseau estime ainsi que « cette agression est absolument, totalement, sexiste » et affirme que « Samara et toutes les femmes ont le droit de s’habiller comme elles le souhaitent, partout ». La patronne du Rassemblement national Marine Le Pen a, elle, pointé le rôle « des islamistes » dont « l’objectif » est « de changer notre société, nos us et coutumes, notre façon de nous habiller, de manger, de nous divertir ». « Il est temps de déclarer la guerre à ce totalitarisme qui s’en prend à nos enfants », ajoute-t-elle.

« Il est insupportable que les réactionnaires s’engouffrent dans cette affaire pour alimenter leur campagne électorale », réplique Nathalie Oziol, députée LFI de l'Hérault, ajoutant, « en tant qu’enseignante », que « la souffrance des élèves, des familles et des équipes éducatives vient avant tout du manque de moyens et des sous-effectifs chroniques ».