procèsSuspectée d’avoir empoisonné ses filles, une mère renvoyée aux Assises

Landes : Une mère suspectée d’avoir empoisonné ses filles, dont une mortellement, renvoyée devant les Assises

procèsLe 13 novembre 2019, Enéa, 18 ans, avait convulsé au domicile familial avant d’être hospitalisée au CHU de Dax, où elle décédait six jours plus tard. Sa mère serait atteinte du syndrome de Münchhausen par procuration et l’aurait empoisonnée
20 Minutes avec AFP

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Le drame a coûté la vie à une jeune fille de 18 ans. Le parquet de Mont-de-Marsan a demandé le renvoi devant les Assises d’une mère de famille pour avoir empoisonné ses filles, dont une mortellement, en leur administrant des doses massives de médicaments, a-t-on appris ce mercredi de source proche du dossier.

Le 13 novembre 2019, Enéa, 18 ans, avait été prise de convulsions au domicile familial avant d’être hospitalisée au CHU de Dax, où elle décédait six jours plus tard. Faute d’élément expliquant la mort, une autopsie était ordonnée et révélait un surdosage (50 à 70 comprimés) de propanolol, un bêtabloquant réservé aux patients atteints d’une pathologie cardiaque.

Des ordonnances falsifiées par la mère

Selon le parquet, la mère, Maylis Daubon, 51 ans aujourd’hui, avait effectué des recherches sur Internet, quelques mois plus tôt, sur les effets létaux de ce médicament. L’enquête a également établi qu’elle avait multiplié les visites chez une trentaine de médecins et falsifié leurs prescriptions pour obtenir des dizaines de médicaments, parmi lesquels des psychotropes dont des traces ont également été révélées dans le corps de la victime. Mise en examen en janvier 2022 et placée en détention provisoire, la suspecte conteste les faits depuis, assurant que sa fille décédée était « suicidaire ».

Le parquet a également requis le renvoi devant les assises d’un jeune homme de 23 ans qu’elle hébergeait sous son toit, frère du petit ami de la victime, pour empoisonnement, soustraction de preuves et modification d’une scène de crime. Jusqu’ici placé sous le statut de témoin assisté, il est suspecté d’avoir administré la dose létale en agissant « sûrement sur les ordres de Maylis Daubon », qu’il considère comme « une mère de substitution », indique le réquisitoire définitif du parquet.

Le syndrome de Münchhausen par procuration

Le 6 mars 2023, cette dernière avait également été mise en examen pour avoir empoisonné sa seconde fille, Luan, 20 ans aujourd’hui, des expertises toxicologiques ayant aussi révélé chez elle la présence de médicaments « en quantité anormale » qu’elle lui aurait fait prendre sur une longue période.

Selon une expertise psychiatrique, la mère serait atteinte du syndrome de Münchhausen par procuration, une maladie mentale qui se caractérise par de graves sévices portés à un enfant par un adulte dans le but d’attirer l’attention sur ses propres souffrances.

Décrite comme « mythomane », cette femme avait une forte emprise sur ses deux filles et leur inventait constamment des maladies. Elle avait également organisé les obsèques et diligenté une procédure de dons d’organes avant le décès de l’aînée, selon le parquet.