CRUAUTÉLe couple qui détenait 159 chats dans 80 m2 fixé sur son sort mercredi

Nice : Le couple qui détenait plus de 150 chats dans un appartement de 80 m2 fixé sur son sort mercredi

CRUAUTÉDix-huit mois de prison ont été requis contre un couple de Niçois, jugé après que des dizaines d’animaux malnutris, ou parfois morts, avaient été retrouvés chez eux il y a un an
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le tribunal correctionnel de Nice doit faire part de sa décision mercredi. Un couple qui vivait avec 159 chats et sept chiens dans un appartement de 80 m2 à Nice va être fixé sur son éventuelle condamnation. Le parquet a requis, il y a deux semaines, 18 mois de prison avec sursis à leur encontre. Il faut dire que cet homme et cette femme, jugés pour abandon d’animal domestique, les détenaient dans des conditions particulièrement abominables.

Intervenus pour un différend de voisinage il y a un an, des policiers s’étaient retrouvés devant un triste spectacle quand ils avaient poussé la porte du logement. Ils avaient découvert dans chaque pièce des dizaines d’animaux déshydratés, souffrant de malnutrition, couverts de parasites et de lésions provoquées par les souillures. Sans parler du sol et des meubles, couverts d’urine, d’excréments et de détritus. Des cadavres d’au moins deux chats et deux chiots, certains en état de décomposition avancée, gisaient aussi dans la salle de bains. Malgré les soins apportés ensuite, six chats n’avaient pas survécu.

La propriétaire atteinte du syndrome de Noé

« C’était les amours de ma vie mais j’ai dérapé », a expliqué leur propriétaire, âgée de 68 ans, répétant que l’état de délabrement de l’appartement et des animaux n’était que ponctuel. Elle a assuré qu’elle cherchait des solutions mais qu’elle s’était retrouvée démunie à cause d’une infection qui frappait les chats et de la canicule qui l’avait rendue malade. Une expertise psychiatrique a relevé chez elle un syndrome de Noé, un besoin de sauver les animaux qui tourne au déni de ses propres limites.

Son compagnon, âgé de 52 ans, assurait seul les contrats de leur entreprise de nettoyage et le couple était sous le coup d’une procédure d’expulsion avec une dette locative de 8.000 euros. En 2014, il avait déjà fait l’objet d’une enquête classée sans suite parce qu’il vivait avec 13 chats et un chien dans un studio de 18 m2.

Mais la femme a récupéré les trois chats et trois chiens de ses parents en 2018, puis elle a pris en charge chez elle une trentaine de félins qu’elle nourrissait dans un immeuble abandonné, estimant qu’ils risquaient d’être empoisonnés. Les animaux se sont ensuite reproduits.

Plus d’une vingtaine d’associations de défense des animaux

La défense a plaidé la relaxe, évoquant les frais engagés par le couple pour nourrir et soigner les chats : « A aucun moment on n’a prouvé de désintéressement durable et définitif », a fait valoir Me François Santoni.

Plus d’une vingtaine d’associations de défense des animaux ont réclamé plus de 200.000 euros de dommages et intérêts au titre du préjudice moral et surtout des frais engagés pour soigner et entretenir les animaux récupérés. Comme le parquet, elles ont aussi demandé une interdiction définitive de détenir des animaux ou d’exercer une activité en lien avec eux.