Family BusinessMarine Le Pen et son père jugés en septembre pour détournement de fonds

RN : Marine et Jean-Marie Le Pen seront jugés à partir de septembre pour détournement de fonds européens

Family BusinessIls sont soupçonnés d’avoir mis en place, entre 2004 et 2016, un système de rémunération par l’Union européenne des assistants d’eurodéputés qui travaillaient en réalité pour le RN
20 Minutes avec AFP

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Des retrouvailles au tribunal ? Marine Le Pen, son père Jean-Marie Le Pen, le RN et la direction du parti des années 2010, soupçonnés de détournement de fonds européens, seront jugés du 30 septembre au 27 novembre par le tribunal correctionnel de Paris.

En tout, 27 personnes ainsi que le RN en tant que personne morale sont soupçonnés d’avoir mis en place, entre 2004 et 2016, un système de rémunération par l’Union européenne des assistants d’eurodéputés qui travaillaient en réalité pour le parti. Marine Le Pen, qui a toujours contesté ces accusations, sera jugée pour détournement de fonds publics et complicité.

Jean-Marie Le Pen, en état de comparaître ?

Le tribunal décidera le 3 juillet, après l’avis d’experts, si Jean-Marie Le Pen, 95 ans, est en état de préparer sa défense et d’assister au procès. « M. Le Pen ne peut plus se déplacer et ses facultés sont considérablement altérées », a indiqué son avocat, Me François Wagner, au tribunal.

Le fondateur du Front national est, comme sa fille, poursuivi pour détournement de fonds publics et complicité. Si les experts estiment que Jean-Marie Le Pen n’est pas en mesure de comparaître, il devrait être représenté par sa fille Marie-Caroline Le Pen, présente à l’audience mercredi. Les audiences se dérouleront trois après-midi par semaine, du lundi au mercredi, a précisé la présidente de la 11e chambre.

Louis Aliot, Bruno Gollnisch et Julien Odoul parmi les prévenus

Parmi les autres prévenus figurent le maire de Perpignan Louis Aliot, l’ex-numéro 2 du parti Bruno Gollnisch, le vice-président exécutif de Reconquête ! Nicolas Bay, l’ex-trésorier du FN Wallerand de Saint-Just ou encore le député et porte-parole du RN Julien Odoul. Au total, seront jugés 11 eurodéputés élus sur des listes Front national (rebaptisé RN), 12 personnes ayant été leurs assistants parlementaires, ainsi que quatre collaborateurs du parti.

L’enquête a débuté en mars 2015, lorsque le Parlement européen a annoncé avoir saisi l’office antifraude de l’UE d’éventuelles irrégularités commises par le Front national concernant des salaires versés à des assistants parlementaires.

Un « système de détournement » des enveloppes

Les investigations ont ensuite été confiées fin 2016 à deux juges d’instruction financiers parisiens. Marine Le Pen a été mise en examen en juin 2017 pour « abus de confiance » et « complicité », des poursuites requalifiées plus tard en « détournement de fonds publics ».

Les magistrats soupçonnent le RN d’avoir « de manière concertée et délibérée » mis en place un « système de détournement » des enveloppes (21.000 euros mensuels) allouées par l’Union européenne à chaque député pour rémunérer des assistants parlementaires.

Ces derniers auraient travaillé en réalité tout ou partie pour le RN, lui permettant ainsi des économies substantielles de salaires. Le Parlement européen, partie civile, avait évalué en 2018 son préjudice à 6,8 millions d’euros pour les années 2009 à 2017.