Espagne : Un couple de détenus de l’ETA partage la même cellule en prison
En concubinage•La situation a provoqué « consternation » et « indignation » au sein de l’Association des Victimes du terrorisme (AVT)20 Minutes avec AFP
Réunis depuis un mois. Un couple d’anciens militants du mouvement séparatiste basque ETA partage la même cellule dans une prison du nord de l’Espagne. Une situation qui a provoqué « consternation » et « indignation » au sein de l’Association des Victimes du terrorisme (AVT).
« Asier Mardones et Josune Oña sont en couple depuis 2006 et leur situation pénitentiaire leur permet de vivre dans la section ouverte », a indiqué à l’AFP une porte-parole du département de la Justice du Pays basque, l’une des 17 régions autonomes de l’Espagne, confirmant qu’ils partageaient « une cellule dans la prison d’Álava ».
Dans la même cellule depuis un mois
« Ce n’est pas la première fois qu’un couple partage une cellule, c’est déjà arrivé avec des couples du même sexe », a poursuivi cette fonctionnaire. « Il ne s’agit pas d’un privilège », a-t-elle ajouté, précisant que l’administration pénitentiaire ne faisait pas de « distinction entre les détenus » en fonction de leurs condamnations.
Selon le quotidien basque El Correo, qui a été le premier à publier l’information, Asier Mardones et Josune Oña, deux anciens membres de l’ETA condamnés notamment pour avoir attaqué des policiers en 2003, dorment ensemble depuis environ un mois dans la même cellule. Selon le journal, ils purgent tous les deux une peine de 25 ans de prison.
Une lettre adressée aux autorités judiciaires basques
« Cette nouvelle a provoqué une profonde consternation et une indignation parmi le collectif des victimes du terrorisme », a réagi lundi l’Association des Victimes du terrorisme dans une lettre adressée aux autorités judiciaires basques.
L’AVT leur demande de confirmer ou non les informations selon lesquelles « Asier Mardones et Josune Oña sortent tous les matins du centre pénitentiaire de Zaballa pour étudier à Vitoria et, à leur retour, dorment dans la même cellule de 13 m2 ». L’Association demande également « combien de prisonniers de l’ETA se trouvent dans cette situation », réclamant de connaître « la base légale d’une telle mesure, qui n’est pas prévue dans le modèle pénitentiaire national ».
L’administration des prisons à la charge des autorités régionales
L’AVT fait ici référence au fait que l’administration des prisons revient depuis octobre 2021 aux autorités régionales basques, et non plus à l’Etat central, en raison d’un transfert de compétences accordé en vertu du statut d’autonomie du Pays basque.
Six ans après l’annonce par l’ETA de sa dissolution, la question des anciens membres de l’organisation armée encore détenus reste un sujet politiquement très sensible en Espagne.
Créée en 1959, l’ETA est tenue pour responsable de la mort de plus de 850 personnes. Le gouvernement actuel du socialiste Pedro Sánchez a mis fin à la politique de dispersion et d’éloignement des « etarras » détenus qui était appliquée depuis les années 1980, par les gouvernements espagnols de gauche comme de droite.