Côte d’Azur : Orpea relaxé après la mort de trois pensionnaires, retrouvés noyés dans un Ehpad
INONDATIONS•Le tribunal de Grasse a relaxé le groupe Orpea pour la mort de trois pensionnaires d’un Ehpad en 2015 à Biot, lors d’inondations, mais a condamné l’ex-maire de la commune à un an de prison20 Minutes avec AFP
Lundi, le tribunal correctionnel de Grasse a relaxé le groupe Orpea et deux autres prévenus pour la mort de trois pensionnaires d’un Ehpad à Biot, dans les Alpes-Maritimes, lors des inondations du 3 octobre 2015. Guilaine Debras, l’ancienne maire de la commune, a été a condamnée à un an d’emprisonnement avec sursis.
Il y a presque dix ans, le 3 octobre 2015, de violents orages s’étaient abattus sur la Côte d’Azur. A Biot, une commune de près de 10.000 habitants, une vague de submersion avait dévasté plusieurs quartiers et envahi le rez-de-chaussée de l’Ehpad. Trois résidentes, âgées de 82, 91 et 94 ans, y étaient mortes noyées. Dix-huit pensionnaires avaient passé plusieurs heures dans le noir avec 1,25 m d'eau boueuse tourbillonnante dans leur chambre.
Au total, vingt personnes sont décédées dans ces intempéries.
Une « impréparation totale » le jour du drame
Lors du procès pour homicides involontaires en janvier, le parquet avait requis 18 mois d’emprisonnement avec sursis contre l’ex-maire Guilaine Debras, douze mois contre le responsable des risques naturels de la commune Yann Pastierik et contre la directrice de l’Ehpad Anaïs Gledel, ainsi que 50.000 euros d’amende contre le groupe Orpea. Il aurait, en effet, suffit de monter tous les résidents au premier étage pour éviter le drame, comme cela avait été fait in extremis lors d'une précédente inondation en 2005.
Le procureur Alain Guimbard avait dénoncé leur « impréparation totale » le jour du drame mais le tribunal a suivi, pour les trois derniers, les avocats de la défense, qui estimaient qu’ils ne disposaient pas des informations suffisantes sur le niveau de risque pour prendre les mesures préventives nécessaires.
L’ancienne élue a été l’unique condamnée parce que le « plan communal de sauvegarde » de Biot, un document qui fixe précisément les responsabilités et les procédures en cas d’urgence, n’était pas fonctionnel au moment du drame.
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