« Dubaï Papers » : Une héritière de 91 ans et son fils médecin condamnés pour fraude fiscale
Fortune « cachée »•Après la Suisse, une riche famille, héritière d’une fortune « cachée », avait dissimulé son argent aux Emirats arabes unis. Ce sont les neuvième et dixième contribuables français condamnés dans les « Dubaï Papers »20 Minutes avec AFP
Une mère et son fils ont reconnu avoir dissimulé 65 millions d’euros à l’administration fiscale. Dans le cadre de l’affaire des « Dubaï Papers », cette héritière de 91 ans et son rejeton, médecin hospitalier de 63 ans, ont été condamnés ce mardi à Paris à deux ans de prison avec sursis et 1,75 million d’euros d’amende chacun pour fraude fiscale. La peine, proposée par le Parquet national financier (PNF) lors d’une comparution avec reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), soit une procédure de plaider-coupable, a été homologuée par une juge.
Il était reproché à la famille, héritière d’une fortune « cachée » depuis plusieurs générations selon la présidente, de l’avoir « dissimulée » d’abord dans des établissements bancaires en Suisse, avant le « transfert d’une partie de ces fonds au groupe Helin en vue d’une opération d’évasion fiscale consistant à créer une société écran établie aux Emirats arabes unis ».
79 contribuables français impliqués dans l’affaire
Cette société est au cœur d’un réseau dont l’existence avait été révélée par L’Obs et Radio France en septembre 2018, mettant au jour avec ces « Dubaï Papers » un « système de blanchiment offshore aux Emirats arabes unis ». Des investigations pénales avaient ensuite été lancées et celles concernant le groupe Helin « sont toujours en cours en France et à l’étranger », a rappelé ce mardi le parquet.
Jugée pour blanchiment de fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale aggravée entre 2013 et 2019, la nonagénaire a reconnu avoir dissimulé 28 millions d’euros à l’administration fiscale, environ 37 millions pour son fils. Ce dernier s’est désormais « acquitté » de ses arriérés auprès du fisc, a souligné la présidente, à savoir 21 millions d’euros.
Il s’agit des neuvième et dixième personnes condamnées dans le cadre de ce dossier, dont neuf par des procédures de « plaider-coupable ». A ce stade, 79 contribuables français démasqués grâce au scandale des « Dubaï Papers » font l’objet d’un « contrôle de l’administration fiscale » et « la plupart sont ou seront concernés par des redressements et des poursuites par le PNF », a indiqué la procureure.