L’ex-mari de l’influenceuse MavaChou, décédée en 2021, mis en examen

Elle avait 32 ans, quatre enfants, un nouveau compagnon, et une belle communauté qui la suivait. MavaChou, de son vrai nom Maëva Frossard, relatait sa vie sur YouTube et Instagram depuis des années. Cible de violentes attaques en ligne, elle s’est donnée la mort le 22 décembre 2021. Auditionné dans les semaines qui ont suivi, Adrien Czajczynski, son ex-mari, lui aussi youtubeur, vient finalement d’être mis en examen pour des faits de harcèlement dans l’enquête sur les circonstances du suicide de l’ex-influenceuse. Une information du Parisien confirmée cet après-midi par l’AFP.

Maëva Frossard avait déposé cinq plaintes contre son ex-mari ou contre X, pour harcèlement moral et provocation au suicide, dans les mois qui ont précédé et le jour même de son suicide. Selon Me Giuranna, , avocat du père de Maëva Frossard et de Romain, le compagnon de celle-ci au moment de son suicide, ces plaintes « n’avaient rien donné ».

« Des indices graves et concordants »

Laura Czajczynski, la nouvelle épouse de son ex-mari a également été mise en examen dans le cadre de l’information judiciaire menée par un juge d’instruction d’Epinal et ouverte contre X pour « harcèlement ayant poussé au suicide ». « Ces mises en examen signifient qu’il y a des indices graves et concordants qu’Adrien et son épouse se sont livrés à des faits de harcèlement ayant entraîné la mort de Maëva », a commenté Me Giuranna. Et d’ajouter : « Nous sommes satisfaits de l’avancée de la procédure d’instruction, ouverte depuis déjà quelques années. » Contacté par l’AFP, l’avocat de Laura Czajcynski, Me Laurent Mortet, a réagi : « Ma cliente réfute fermement avoir commis la moindre faute. » « Mon client se tient à disposition de la justice pour répondre à toutes les questions qui lui seront posées, comme il l’a toujours fait », a
pour sa part répondu Me Renaud Gerardin, l’avocat du mari, au Parisien.

Comme illustré récemment par la série Nudes, le harcèlement subi en ligne par la jeune femme « n’est pas un fait isolé », martèle Stéphane Giuranna. « Il faut que le législateur et les magistrats se saisissent de ce phénomène pour aggraver les peines, parce que des gens qui se croient à l’abri derrière leur écran se permettent de dire et faire n’importe quoi avec des conséquences dramatiques. »