Aix-en-Provence : Enquête administrative après la mort, dans un conteneur, d’une patiente de l’hôpital
DRAME•L’objectif est de « comprendre s’il y avait des désordres dans l’organisation du service à ce moment-là », a indiqué le ministre de la Santé Frédéric Valletoux, évoquant un possible « défaut de surveillance » de cette femme de 85 ans20 Minutes avec AFP
Quelques jours après le décès d’une octogénaire souffrant de troubles neuro-psychologiques, le ministre de la Santé Frédéric Valletoux a annoncé dimanche le lancement d’une enquête administrative. Le but : comprendre pourquoi et comment cette patiente a été retrouvée morte dans un conteneur de l’hôpital d’Aix-en-Provence, où elle s’était perdue après avoir échappé à la surveillance des soignants.
Après avoir affirmé que « tout décès aux urgences est vraiment terrible » et adressé ses pensées à la famille, le ministre a indiqué avoir « demandé à ce qu’une enquête administrative soit diligentée », lors de l’émission Questions politiques (France Inter, franceinfo, Le Monde).
L’objectif est de « comprendre s’il y avait des désordres dans l’organisation du service à ce moment-là », a poursuivi Frédéric Valletoux, évoquant un possible « défaut de surveillance » de l’octogénaire à « un moment de surcharge de travail, notamment l’arrivée de deux ou trois patients en salle de déchoquage ».
« Dans cet interstice, il semblerait qu’elle soit partie et ait trouvé un chemin jusqu’à ce local très reculé, puisqu’il a fallu plusieurs jours de recherche avant qu’on ne retrouve la personne malheureusement décédée », a-t-il poursuivi.
« On a fouillé partout »
L’autopsie du corps de cette femme de 85 ans, qui avait « pénétré seule dans un container vide de l’établissement », n’a montré « aucune trace de coups, de violences ou de choc quelconque et attribue son décès à une pneumopathie », a indiqué jeudi le procureur de la République d’Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon.
« Des examens anatomopathologiques ont été prescrits par le parquet pour affiner ces premières conclusions », a-t-il précisé, expliquant qu’une enquête a été ouverte « aux fins de recherche des causes de la mort ».
La fille de la victime a déclaré à La Provence que sa mère avait échappé à la surveillance de l’hôpital le 23 février au soir. « On a fouillé partout dans l’hôpital, le samedi, le dimanche. L’hôpital n’a pas bougé, personne n’a rien fait », a dénoncé cette femme, expliquant n’avoir finalement retrouvé sa mère qu’avec l’aide d’un cousin pompier et de collègues de celui-ci.
Des services d’urgences débordés
Hyères, Nantes, ou encore Toulouse, après des décès « inattendus » dans des services d’urgences débordés, des députés et organisations ont récemment réclamé une commission d’enquête parlementaire.
Pour « soulager un peu les urgences », le ministre de la Santé a évoqué dimanche le SAS (service d’accès aux soins) -Samu amélioré qui réoriente vers la médecine de ville les cas plus « légers »-, qui permet « 10 à 30 % de moins de passages ». Présent dans 63 départements, ce système sera « déployé dans 100 départements d’ici l’été », a-t-il assuré.
Et « on va, dans les territoires, organiser la permanence des soins », sous le contrôle des agences régionales de santé (ARS), a promis Frédéric Valletoux.