Bretagne : Lourdes amendes contre un gros élevage porcin accusé de maltraitances
procès•Une plainte émanant de l’association L214 avait servi de cri d’alerte pour dénoncer les conditions de vie des animaux20 Minutes avec AFP
Les deux sociétés d’élevage basées dans le Finistère ont écopé d’une amende de 60.000 euros chacune, dont 20.000 euros avec sursis. Des montants plutôt salés et conformes aux réquisitions du parquet qui viennent confirmer les accusations portées par L214. En novembre 2019, l’association avait déposé plainte après avoir diffusé une vidéo montrant des bâtiments sales, des animaux enserrés dans des cages, en détresse, blessés ou morts.
Des faits confirmés par les enquêtes menées par la gendarmerie et la Protection des populations : truies avec des plaies nécrosées et des escarres, absence de lumière, animaux sans soins et sans accès permanent à l’eau fraîche, etc. Lors de plusieurs contrôles inopinés en 2019, 2020 et 2021, les mêmes constatations avaient été effectuées, à tel point que l’élevage avait été menacé d’une suspension d’activité.
Comptant parmi les plus gros élevages porcins du Finistère, la SARL Kerdoncuff et la Scea de Trébeolin sont affiliées au groupe Eureden (ex-Triskalia) et peuvent abriter plus de 18.000 animaux simultanément. « C’est le premier dossier où, au bout de quatre ans, je ne peux pas attester de la conformité de cet élevage », avait témoigné à l’audience Loïc Gouyet, de la DDPP du Finistère, pointant « un problème de compétence et d’encadrement des salariés ».
Un métier fait « par passion »
Les deux sociétés, la Sarl Kerdoncuff et la Scea de Trébeolin, gérées par Dominique Kerdoncuff, 57 ans, ont également l’interdiction de détenir des animaux pendant un an. A la barre du tribunal correctionnel, le gérant avait nié tout manquement, affirmant faire ce métier « par passion » et dénonçant un acharnement et même un « complot » de la vétérinaire d’Eureden, qui avait également alerté sur la situation de ce gros élevage, « avec l’administration ».
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