VerdictDix ans de prison pour Kelly, qui avait tué son compagnon Valentin

Grenoble : Kelly, qui avait tué son compagnon Valentin, condamnée à dix ans de prison

VerdictLa cour d’assises de l’Isère a prononcé ce vendredi une peine de dix ans de réclusion criminelle à l’encontre d’une jeune femme de 28 ans qui avait poignardé son concubin
Caroline Girardon

C.G.

A l’issue de quatre jours et demi d’audience, Kelly a été condamnée ce vendredi à dix ans de prison par la cour d’assises de l’Isère. Elle y était jugée pour avoir tué son compagnon Valentin, alors âgé de 28 ans, d’un coup de couteau dans le cœur.

La nuit du 17 au 18 mai 2020, le couple, qui partageait un mobil-home, s’était disputé. Après avoir poignardé son concubin, la jeune femme, souvent dépeinte comme « hystérique » et « borderline », avait appelé les secours. Au cours de l’instruction, elle a toujours maintenu qu’elle avait cherché à se protéger, alors que les parties civiles soulignaient sa « toxicité » et « sa violence » à l’égard de Valentin, « sous emprise ».

Quinze ans de prison requis

« Il n’y a pas de trace de défense de la part de Valentin qui, lui, était désarmé », a rappelé la procureur, requérant une peine de quinze ans de prison ferme. « Kelly n’était pas en situation de vulnérabilité au moment du coup de couteau », a-t-elle ajouté.

Les jurés ont suivi son avis puisqu’ils n’ont pas retenu la légitime défense, estimant que la jeune femme était coupable de violence volontaire avec arme ayant entraîné la mort de son compagnon. Une décision qui satisfait la défense. « Ce verdict rétablit un équilibre par une analyse modérée de la situation. La Cour a reconnu que Kelly n’a jamais voulu tuer Valentin, ce qu’elle a toujours déclaré », indique Florian Medico, l’un des avocats de la jeune femme.

« Importante page tournée »

« Nous sommes satisfaits du quantum de la peine qui prend manifestement la peur ressentie par Kelly le soir des faits. Notre cliente accepte donc ce verdict et poursuit son chemin après une lourde et importante page tournée » ajoute-t-il.

Pour Hervé Gerbi, avocat de la famille de Valentin, « la cour ne s’est pas prononcée sur la situation de couple, laissant ainsi aux parties de construire sur ce point leur propre vérité. Chacune des familles peut ainsi sans doute y trouver son compte. » Mais il s’interroge (faussement) : « L’invitation du [ministère public] à dépasser apparences et a priori genrés a-t-elle été entendue ? » Soulignant ainsi que l’accusée a pu bénéficier des stéréotypes sur les violences conjugales, bien plus souvent le fait d’hommes.