L’association de défense des animaux L214 a été condamnée ce jeudi à Strasbourg par le juge des référés à cesser toute campagne accusant le groupe Le Gaulois de « manipulation génétique » de ses poulets. L214 avait été assigné par le groupe LDC, qui commercialise notamment les marques Le Gaulois et Maître Coq et se disait victime d’une campagne de « dénigrement » et de « désinformation » de la part de l’association, dont le siège social est à Strasbourg.

Ce qui leur tait précisément reproché, était, pour dénoncer les conditions d’élevage des poulets dits de chair, d’avoir appliqué des autocollants indiquant « poulet manipulé génétiquement » sur des barquettes de volaille dans les rayons lors d’actions militantes dans 25 points de vente. Le juge des référés a donc interdit à L214 d’utiliser cette mention sur des autocollants visant les volailles le Gaulois et l’a enjoint de supprimer les pages Internet relatives à cette campagne de contre-publicité.

« Nous n’allons pas nous laisser faire »

De quoi faire bondir de colère l’association qui a décidé dans la foulée d’interjeter appel « dans la mesure où cela porte une atteinte disproportionnée à sa liberté d’expression et à ses moyens d’action », a déclaré l’avocate de L214, Me Caroline Lanty.

Ce à quoi, la direction de LDC a répondu ce jeudi soir dans un communiqué que « L214 a excédé sa liberté d'expression en voulant "choquer les clients de la marque Le Gaulois", en cherchant à dénigrer la marque et en voulant «jeter publiquement le discrédit» sur ses produits »... « En particulier dans le contexte de crise agricole que nous traversons, nous regrettons que des organisations s'acharnent contre l'élevage et les éleveurs français, contre notre marque Le Gaulois, et s'en prennent au libre choix des consommateurs », a encore estimé LDC.

L’association reproche en effet à LDC d’utiliser pour ses poulets dits de chair, la souche Ross 308, à croissance ultrarapide. « Nous n’allons pas nous laisser faire, a-t-elle indiqué : nous appliquons la décision, mais nous faisons appel car nous ne pouvons pas laisser LDC nous intimider et nous empêcher de dévoiler la souffrance des animaux élevés pour ses marques Le Gaulois, Marie et Maître CoQ », a réagi dans un communiqué Brigitte Gothière, cofondatrice de l’association L214. Cette dernière assure que la campagne « demandant à LDC de mettre un terme à la croissance ultrarapide des poulets va continuer » avec des « stickers différents », et a promis de nouvelles actions « bientôt ».