Une enquête ouverte après un possible chantage à la « sextape » au Sénat
Délits•Les enquêteurs vont se pencher sur cette potentielle vidéo intime impliquant un sénateur, qui serait devenue « un moyen de pression » pour une assistante médicale20 Minutes avec AFP
L’affaire avait éclaté après un article du Canard enchaîné, début février. Une enquête a été ouverte au sujet d’une « potentielle sextape utilisée à des fins de chantage » au sein du Palais du Luxembourg, après le signalement du président Gérard Larcher, a indiqué ce jeudi le parquet de Paris.
Cette potentielle vidéo intime impliquant un sénateur serait devenue « un moyen de pression » pour une assistante médicale qui aurait, selon l’hebdomadaire, vu son salaire « vite augmenté de 45 % ».
Des faits susceptibles de relever de trois délits
Les investigations ont été confiées à la Brigade de répression de la délinquance faite aux personnes de la police judiciaire parisienne, a précisé le parquet. Les enquêteurs vont se pencher sur des faits susceptibles de relever de trois délits passibles de deux ans d’emprisonnement et 60.000 euros d’amende, a ajouté le ministère public.
Ces trois délits sont : premièrement, la transmission de l’image d’une personne présentant un caractère sexuel. Deuxièmement, l’utilisation, la conservation ou la divulgation d’un document ou enregistrement portant sur des paroles ou images à caractère sexuel obtenu par une atteinte à l’intimité de la vie privée d’autrui. Et enfin, la diffusion, sans l’accord de la personne, d’un enregistrement ou document portant sur des paroles ou images à caractère sexuel et obtenu avec son consentement ou par elle-même.
Outre ce signalement, l’association AC Anti-Corruption a porté plainte lundi pour demander au parquet de Paris d’ouvrir une enquête pour détournement de fonds publics, prise illégale d’intérêt et abus de confiance.
« Des éléments compromettants de son amant »
Le 7 février, le médecin du Sénat a également adressé un courriel aux 348 sénateurs. Dans cet écrit, le professionnel de santé faisait le lien entre son licenciement à compter du 15 février et la vidéo compromettante, qu’il dit avoir signalée.
Il évoquait le cas de l’assistante médicale, recrutée selon lui « sur la base de faux diplômes ». Celle-ci détiendrait « des éléments compromettants de son amant », présenté comme « une autorité du Sénat », afin de « conserver un levier de pression en cas de difficultés éventuelles ».
Mais une source haut placée du Sénat a affirmé, début février, que le licenciement du médecin était justifié par la découverte d’une « activité professionnelle (exercée) en parallèle de ses fonctions » et qui « a compromis gravement le bon fonctionnement du cabinet médical et de l’équipe administrative ».