Une association de chasse condamnée pour avoir jeté des carcasses d’animaux dans une rivière
correctionnelle•L’Association communale de chasse agréée de Xirocourt (Meurthe-et-Moselle) a écopé de 2.000 euros d’amende pour avoir jeté des carcasses de gibier dans un cours d’eau20 Minutes avec AFP
L’alerte avait été donnée par des agents de l’Office national des forêts (ONF). Ils avaient découvert, à proximité de l’abri de chasse, dix peaux de sangliers avec leur tête ainsi que deux peaux de chevreuils dans le cours d’eau et les espaces forestiers alentours. Les regards s’étaient alors tournés vers l’Association communale de chasse agréée (ACCA) de Xirocourt (Meurthe-et-Moselle). D’autant que d’anciens chasseurs de l’association avaient assuré aux enquêteurs que les dépôts sauvages de carcasses près de l’abri et dans le ruisseau étaient monnaie courante.
Le tribunal correctionnel de Nancy a condamné ce mercredi l’ACCA à 2.000 euros d’amende pour avoir jeté des carcasses de gibier dans un cours d’eau entre décembre 2022 et janvier 2023.
Le président de l’ACCA, Denis Rapenne, également poursuivi pour « abandon ou dépôt illégal de déchets par leur producteur ou détenteur » et « jet ou abandon de déchets en quantité importante dans les eaux », a quant à lui été relaxé. Une décision en demi-teinte qui ne lui « convient pas du tout », a-t-il déclaré. Le chasseur a ainsi indiqué son intention d’interjeter appel pour le compte de l’ACCA : « Même si je suis relaxé personnellement, l’association est condamnée. Certains des chasseurs de l’association ne digèrent pas d’être accusés de quelque chose qu’on n’a pas fait », a déclaré Denis Rapenne.
« Ça ne correspond pas à ce qu’on fait »
L’homme de 67 ans martèle que son association est accusée à tort : « C’est tellement facile, on découvre ça pas loin de la baraque de chasse, c’est forcément les chasseurs de Xirocourt… Mais ça ne correspond pas à ce qu’on fait. Quand on tue quelque chose, on repart avec son gibier complet en peau et on se débrouille chez soi. »
« Des gens qui se débarrassent de leurs déchets la nuit il y en a plein, entre des cadavres d’animaux, des pneus, de la laine de verre… et personne n’est inquiété », a encore observé Denis Rapenne.
Ouverte à tous, promeneurs comme chasseurs, la cabane de chasse est « depuis deux ou trois mois sous vidéosurveillance », selon Denis Rapenne. « Maintenant qu’il y a des caméras, on n’est plus embêtés, mais je retrouve des carcasses ailleurs, deux ou trois kilomètres plus loin », affirme le chasseur.