TerrorismeLa mère de l’assaillant d’Arras ne sera pas sur le banc des victimes

Attentat d’Arras : La mère de l’assaillant ne sera pas sur le banc des victimes au procès

TerrorismeS’estimant victime collatérale des actes de son fils, la mère de l’assassin présumé de Philippe Bernard souhaitait se constituer partie civile lors de son procès. La justice a deux fois rejeté sa demande, argumentant que son préjudice était indirect
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La cour d’appel de Paris a confirmé, mercredi, l’irrecevabilité de la constitution de partie civile demandée par la mère de Mohammed Mogouchkov, accusé d’avoir tué, le 13 octobre, le professeur Dominique Bernard à Arras, a déploré son avocat auprès de l’AFP.

La mère de l’assaillant voulait être partie civile dans l’information judiciaire sur l’attentat d’Arras, car elle s’estime victime collatérale, avec ses filles, des actes de son fils. « Elles sont victimes pour trois raisons : elles ont dû quitter leur domicile, la mère est présentée aujourd’hui comme une femme élevant des terroristes et on lui a arraché sa plus jeune fille, qui est placée en foyer », avait détaillé, le 31 janvier, son avocat Me Mikaël Benillouche. Mais la chambre de l’instruction a confirmé mercredi son irrecevabilité, estimant que son « préjudice était indirect », a-t-il regretté.

Plusieurs plaintes contre son fils pour des violences

Mercredi, cette femme et son autre fille ont par ailleurs été placées en retenue administrative pour 24 heures « pour vérification de leur situation administrative au regard du droit au séjour », a-t-on appris auprès de la préfecture du Pas-de-Calais. Elles ont fait l’objet d’un « contrôle habituel réalisé dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine à la gare de Calais » et n’ont pas été en mesure de présenter un titre de séjour valide.

Les investigations sur l’attentat d’Arras ont révélé des relations conflictuelles entre Mohammed Mogouchkov et sa mère. Celle-ci « donnait des coups, Mohammed venait chez nous quand il se faisait virer », a notamment raconté en décembre à la juge d’instruction le cousin de Mohammed. Ce dernier, âgé de 15 ans, est mis en examen car il est soupçonné d’avoir été informé du projet d’attentat sans l’empêcher, ce qu’il conteste.

Avant le 13 octobre, la mère avait aussi porté plainte deux fois, en septembre 2022 et en février 2023, contre Mohammed Mogouchkov pour violences sur ascendant. Mais « l’infraction n’était pas suffisamment caractérisée », a indiqué le parquet d’Arras, qui a classé ses plaintes.