WikiLeaks : Un ancien informaticien de la CIA écope de 40 ans de prison pour un acte d’espionnage historique
CYBERESPIONNAGE•L’homme de 35 ans aurait agi par vengeance envers sa direction, selon l’accusation20 Minutes avec agences
Le site WikiLeaks avait publié 8.761 documents extrêmement sensibles en mars 2017 grâce à un homme : un informaticien de la CIA qui travaillait pour une unité d’élite spécialisée dans le cyberespionnage. Joshua Schulte, 35 ans, a été condamné jeudi à 40 ans de prison pour « la plus grave fuite de données » de l’histoire de l’agence américaine de renseignement, selon l’accusation.
« Il a gravement nui à la sécurité nationale des Etats-Unis »
« Joshua Schulte a trahi son pays en commettant l’un des actes d’espionnage les plus éhontés de l’histoire américaine », a commenté jeudi le procureur fédéral de New York Damian Williams dans un communiqué. « Il a gravement nui à la sécurité nationale des Etats-Unis et directement mis en danger les vies d’employés de la CIA, persistant dans son attitude même après son arrestation » en 2017, a affirmé le vice-ministre de la Justice chargé de la division Sécurité nationale, Matthew Olsen, cité dans le texte.
En 2016, il avait commencé à rassembler la collection « Vault 7 », des outils de piratage, des logiciels malveillants et des virus informatiques. WikiLeaks avait commencé à les publier en mars 2017, embarrassant grandement l’agence et fournissant aux pirates professionnels et amateurs du monde entier les mêmes outils que les agents du renseignement américain.
Un esprit de vengeance ?
« La source souhaite lancer un débat public sur la sécurité, la création, l’utilisation, la prolifération et le contrôle démocratique des cyberarmes », avait à l’époque déclaré WikiLeaks. Mais l’accusation affirme que la motivation de Joshua Schulte était de se venger de la CIA, dont il reprochait à la direction de ne pas avoir pris son parti dans des conflits internes.
Joshua Schulte a été reconnu coupable en juillet 2022 de huit chefs d’accusation d’espionnage. Il a également été reconnu coupable en septembre 2023 de détention de pédopornographie, une importante collection de vidéos ayant été découverte dans ses ordinateurs pendant une perquisition à son domicile.