Noyade d’une fillette dans les Hautes-Pyrénées : La mère relaxée, prison avec sursis pour le maire
verdict•Suite à ce drame survenu en août 2023, à la sortie d’une fête de village, la mère a été relaxée. Le maire et le président du comité des fêtes, qui avaient illégalement servi de l’alcool, sont condamnés à de la prison avec sursisM.F.
L'essentiel
- Mardi, le tribunal correctionnel de Tarbes jugeait la mère d'une fillette, le maire de Villembits et le président du comité des fêtes. Le but étant d’établir leur responsabilité respective face à la noyade d'une petite fille de deux ans à la sortie d’une fête de village.
- Le maire au moment des faits, Henri Lacoste, ainsi que le président du comité des fêtes ont été condamnés à huit et dix mois de prison avec sursis. La mère de l’enfant, quant à elle, a été relaxée.
- Le verdict a créé beaucoup de discussion. Le maire juge la décision clémente vis-à-vis de la mère, qui avait consommé de l’alcool et du cannabis le soir du drame, et qualifie la décision « d’exagérée » à son égard.
Une décision qui fait parler. Le tribunal correctionnel de Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées, a rendu sa décision, mardi, dans l’affaire de la noyade d’une petite fille à Villembits, survenue en août 2023. La mère de la fillette a été relaxée. En revanche, le maire de l'époque, Henri Lacoste, est condamné à huit mois de prison avec sursis, tandis que le président du comité des fêtes hérite d’une peine de dix mois de prison avec sursis et d’une amende de 1.000 euros.
La fillette s’est noyée dans les eaux de la Bouès dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 août 2023, au cours d’une fête de village, à Villembits, alors que la mère avait chuté avec la poussette et l’enfant. Les deux hommes étaient accusés de manquements délibérés à des règles de sécurité.
Une responsabilité partagée ?
L’enquête a révélé que le soir du drame, la mère de l’enfant avait consommé de l’alcool servi à la fête* et des produits stupéfiants (cannabis), ce qui avait expliqué, en partie au moins, la perte d’équilibre et la chute dans la rivière.
Initialement, le procureur avait requis un an de prison avec sursis contre la mère, et dix mois de prison avec sursis contre le maire et le président du comité des fêtes. La mère avait d’ailleurs reconnu « un manque de prudence et de responsabilité de [sa] part ».
Au vu de sa réquisition, le procureur semblait adopter l’hypothèse d’une responsabilité partagée entre les différents protagonistes. Le verdict, en revanche, considéré comme « clément » pour la mère et « sévère » pour les deux hommes, a fait jaser à la sortie du tribunal.
« Je suis écœuré »
Nos confrères de France 3 Occitanie ont recueilli le témoignage d’Henri Lacoste, qui a depuis quitté ses fonctions. Il n’a pas caché son sentiment d’injustice et d’amertume vis-à-vis de la décision : « La mère est relaxée complètement, ce n’est pas ce que j’aurais voulu personnellement. Je trouve que la décision du tribunal est un peu exagérée. Elle aurait pu avoir une obligation de soin. Pour ma part, je n’étais pas là. […] J’ai donné 23 ans à un village pour finir comme ça, je suis écœuré. »
Le successeur au poste de maire d’Henri Lacoste, Thierry Dubié, ne comprend pas non plus cette condamnation : « On se rend compte que le maire, c’est le responsable, le gendarme de la commune, le responsable de tout. A terme, des maires, nous aurons beaucoup de mal à en trouver. »
*La vente d’alcool était normalement interdite durant la fête de village, d’où les accusations portées à l’encontre du maire et du président du comité des fêtes.