Lyon : Jusqu’à 8.000 euros d’amende requis contre des identitaires pour diffamation contre le député Thomas Rudigoz
JUGEMENT•Des amendes de 6.000 à 8.000 euros ont été requises contre trois militants revendiqués de la mouvance d’ultradroite de Lyon pour des propos diffamatoires collés sur le local du député de la 1re circonscription de Lyon20 Minutes avec AFP
«Kamel Kabtane islamiste soutenu par Rudigoz », proclamait une affiche collée le 5 mai 2020, avec d’autres, sur la permanence du député Renaissance du Rhône Thomas Rudigoz. Pour cette allusion à « un soutien à l’islamisme » de l’élu au recteur de la grande mosquée de Lyon, des amendes de 6.000 à 8.000 euros ont été requises contre trois militants revendiqués de la mouvance d’ultradroite de Lyon.
Jugés pour « diffamation envers un dépositaire de l’autorité publique », les trois prévenus, âgés de 28 et 29 ans, étaient absents de l’audience devant le tribunal correctionnel de Lyon. « Ils ont tenu et diffusé des propos inacceptables qui véhiculent des messages empreints de haine », a requis la procureure Marie Brunet.
Un militant identifié grâce à l’ADN laissé sur une affiche
L’instruction judiciaire a permis d’identifier un militant de Génération identitaire, dont l’ADN a été prélevé sur une affiche. Des tweets et un communiqué revendiquant l’action et diffusés sur le site de Génération identitaire ont permis de mettre en cause deux autres militants de la mouvance, dont Clément Gandelin, ancien président de Génération identitaire de 2019 à 2021. « Ces mouvances extrémistes sont dangereuses et violentes », a insisté Thomas Rudigoz, élu de la 1re circonscription de Lyon, comprenant le 5e arrondissement, où l’ultradroite est fortement implantée.
Pierre-Vincent Lambert, défenseur des trois prévenus, a demandé la relaxe des trois prévenus, en estimant que cette affaire était « une polémique politique ». Selon l’avocat, des éléments justifient le terme « d’islamiste » utilisé par les auteurs des messages.
Le jugement a été mis en délibéré au 20 février.