Nantes : Condamné pour trois viols, un homme avance son trouble de « somnambulisme sexuel »
Cour d’assises•L’accusé a évoqué un trouble appelé sexomnie pour justifier les agressions imposées à trois victimesC. A.
C’est un trouble peu connu qui s’est invité dans la salle du tribunal de Nantes pendant deux jours. Jeudi soir, la cour d’assises de Loire-Atlantique a reconnu un homme de 31 ans coupable de trois viols commis à Nantes entre 2019 et 2021. Condamné à une peine de treize ans de prison, l’accusé a avancé un trouble du comportement pour se défendre, rapporte Ouest-France.
Trois femmes avaient dénoncé des viols alors qu’elles étaient endormies. Par la voix de son avocate, le mis en cause a évoqué la sexomnie, un trouble du comportement générant une activité sexuelle pendant le sommeil. Souvent apparentée à du somnambulisme sexuel, cette maladie a été brandie par l’accusé pour expliquer ses actes, qu’il a partiellement reconnus.
Ecarté par les experts
D’après Ouest-France, deux experts ont étudié le comportement de l’accusé, notamment via des enregistrements de son sommeil. Après ce travail, les neurologues ont exclu l’hypothèse d’un phénomène de sexomnie. Les victimes et leurs avocats ont également balayé cette idée et davantage insisté sur le non-consentement des relations. Deux d’entre elles ont dénoncé des faits de pénétration alors qu’elles étaient endormies, notamment après avoir clairement refusé l’acte sexuel. La cour d’assises les a entendues et a décidé de condamner cet ancien barman à treize années de prison.
Le trouble appelé sexomnie a parfois été entendu par la justice pour disculper certains auteurs d’agressions sexuelles. L’an dernier, un photographe de Montréal avait été déclaré « non criminellement responsable », le juge estimant que le mis en cause « était atteint de troubles mentaux » lorsqu’il a commis son agression sexuelle.
En 2011, un homme avait également été blanchi par le tribunal de Swansea, au Pays de Galles, pour des faits de sexomnie. Un expert avait expliqué que ce somnambulisme sexuel « touche principalement les hommes au sommeil profond » et qu’il peut entraîner « tout type d’activité sexuelle et peut durer vingt ou trente minutes ».
À lire aussi