Huîtres interdites : Agacés « d’être des pollués-payeurs », les ostréiculteurs des Pays-de-la-Loire portent plainte
contaminations•Le Comité régional de la conchyliculture (CRC) a déposé trois plaintes contre X après les interdictions de commercialisation d’huîtres en Vendée et en Loire-Atlantique
J.U. avec AFP
«On en a marre d’être des pollués-payeurs. Nous sommes victimes de pollutions terrestres dont nous ne sommes absolument pas responsables. » La colère gronde toujours au sein du Comité régional de la conchyliculture (CRC) des Pays-de-la-Loire. Son président Jean-Yves Le Goff a annoncé jeudi avoir déposé trois plaintes contre X après les interdictions de commercialisation d’huîtres en Vendée et en Loire-Atlantique.
Concrètement, il s’agit de plaintes pour atteinte au bon état écologique des eaux du littoral, pour mise en danger de la vie d’autrui et une autre concernant le déficit commercial et d’image des professionnels du secteur. Des professionnels de la région « déposent aussi plainte à titre personnel », précise Jean-Yves Le Goff.
Vers une autre plainte en Normandie
Des interdictions temporaires de commercialisation d’huîtres avaient été prononcées en Loire-Atlantique en décembre et en Vendée début janvier après la détection de norovirus, responsable de la gastro-entérite. Des analyses ont également révélé la présence de norovirus à Arcachon (Gironde), dans le Calvados ou encore dans la Manche.
Résultat : des interdictions temporaires de commercialisation d’huîtres, traditionnellement très prisées à Noël et au Nouvel an. Les producteurs se disent « victimes de la saturation des réseaux d’eaux usées et d’eaux pluviales » après de grosses intempéries à l’automne, qui engendrent « des débordements dans le milieu naturel » contaminant les zones d’élevage.
Le vice-président du CRC de Normandie, Patrice Rodes, a indiqué être « en discussion avec l’interprofessionnelle » au sujet d’une éventuelle plainte. « Si nous déposons plainte, ce sera contre X pour pollution. (…) Nous reprendrons les mêmes chefs que nos collègues, écocide, mise en danger, et surtout le déficit commercial », a-t-il ajouté.
Rétablir l’image du coquillage
Outre l’impact financier, rétablir l’image du coquillage est l’autre préoccupation majeure des producteurs, inquiets de voir les consommateurs se détourner des huîtres, y compris celles produites dans des zones qui n’étaient pas concernées par les interdictions.
« Ces interdictions temporaires ne sont pas du tout liées au travail des conchyliculteurs. Elles sont liées à des virus, pas à la qualité des huîtres », soulignait fin décembre le secrétaire d’Etat à la Mer, Hervé Berville, dans un entretien au quotidien Ouest-France. Il avait également indiqué que des « aides complémentaires » seraient examinées pour soutenir les producteurs quand le bilan des pertes de chiffre d’affaires aura été établi.