Pour une vaste arnaque au bois de chauffage, un escroc condamné à trente mois de prison
FILOUTERIE•Un Béninois, qui avait fait de nombreuses victimes dans tout l’Hexagone grâce à de faux sites marchands, a été condamné mardi par le tribunal de Rennes20 Minutes avec AFP
Du bois à très bas prix, en pleine période de pénurie et de hausse des prix de l’énergie. L’affaire était tentante, mais cachait en fait une belle arnaque ! Mardi, un Béninois a été condamné par le tribunal correctionnel de Rennes à trente mois d’emprisonnement (assortis d’une interdiction de séjour de cinq ans) pour cette escroquerie au bois de chauffage sur Internet, et un préjudice de plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Egalement de nationalité béninoise, deux autres prévenus, qui comparaissaient pour blanchiment, ont été condamnés à dix-huit mois avec sursis et une interdiction de gérer une société pendant cinq ans, a-t-on appris de sources judiciaires. Agés de 28 à 32 ans, les trois hommes ne présentaient pas d’antécédents judiciaires.
Des nombreuses victimes, 30.000 euros escroqués
Tout a commencé en avril 2022 à la suite d’une plainte pour escroquerie à la fausse vente de bois sur Internet, pour un montant de 115 euros. Mais « au vu du développement international des investigations et des nombreuses victimes sur le territoire national », la Juridiction interrégionale spécialisée de Rennes s’était saisie de l’affaire.
Sur une période d’un an, « c’est ainsi 30.000 euros » qui ont été escroqués à des particuliers sur le seul site energiebois-france.com, tandis que les comptes rebonds utilisés pour blanchir les fonds frauduleux drainaient plus de 100.000 euros, avait indiqué le procureur de la République de Rennes Philippe Astruc.
De faux sites marchands
Le petit manège était en fait assez simple : « Les auteurs créaient de faux sites marchands d’excellente facture et amélioraient leur référencement Internet par des moyens artificiels, crédibilisant ainsi leurs sites », selon le parquet de Rennes. « Ils y proposaient du bois de chauffage à des prix défiant toute concurrence, rendant l’offre d’autant plus attractive que le marché était alors en pénurie », avait expliqué le parquet, précisant que l’argent alimentait des portefeuilles numériques « essentiellement au Bénin ».
Considéré comme le moteur de l’escroquerie, le prévenu condamné à la prison ferme, arrêté à son arrivée en France, avait été placé en détention provisoire après une garde à vue fin novembre. Les deux autres vivent en France depuis plusieurs années où ils travaillent en région parisienne et sont intégrés socialement.