« manquements »Les avocats de Jean-Luc Brunel réclament une enquête sur son suicide

Affaire Epstein : Le suicide de Jean-Luc Brunel en prison résultat de « dysfonctionnements », selon ses avocats

« manquements »Les avocats de l’agent de mannequins ont demandé une enquête administrative sur les « dysfonctionnements majeurs » de la justice, responsables d’après eux de son suicide en détention en février 2022
20 Minutes avec AFP

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Des « manquements » et des « dysfonctionnements majeurs ». Voilà les causes qui ont abouti au suicide de Jean-Luc Brunel en prison en février 2022, selon ses avocats. Ces derniers réclament une enquête administrative sur la justice.

« Compte tenu des dysfonctionnements majeurs de l’ensemble de la chaîne pénale ayant abouti au suicide de Jean-Luc Brunel, Christophe Ingrain et moi-même avons saisi le garde des Sceaux pour qu’une mission d’inspection soit diligentée par l’Inspection générale de la justice », a indiqué Me Marianne Abgrall à l’AFP. Sollicité sur cette demande transmise mi-décembre par courrier, le ministère de la Justice n’a pas souhaité commenter.

Plusieurs tentatives de suicide

Pilier déchu du monde de la mode, proche du milliardaire américain aussi mort en prison Jeffrey Epstein, Jean-Luc Brunel avait été mis en examen et écroué en décembre 2020 pour « viols sur mineur de plus de 15 ans » et « harcèlement sexuel » concernant deux femmes, puis mis en cause fin juin 2021 pour « viol sur mineur de plus de 15 ans » pour des faits concernant une troisième femme.

En décembre 2021, le septuagénaire avait été libéré l’espace de quatre jours par un juge des libertés et de la détention avant d’être réincarcéré par la cour d’appel de Paris. Au cours de sa détention, il avait fait plusieurs tentatives de suicide, avant d’être retrouvé mort dans sa cellule dans la nuit du 18 au 19 février 2022, à l’âge de 75 ans.

« Désastre judiciaire »

La procédure sur le fond des accusations le visant, close par un non-lieu définitif le 28 août 2023 pour extinction de l’action publique, au vu de son décès, a été « émaillée d’innombrables manquements », écrivent les avocats dans un courrier transmis le 15 décembre au garde des Sceaux, évoquant un « désastre judiciaire […] au-delà du profond sentiment d’injustice de Jean-Luc Brunel » qui s’affirmait innocent.

Ils listent plusieurs griefs, parmi lesquels un « déni » par la justice du « haut risque de suicide » de leur client, des délais « anormaux » pour verser au dossier des éléments de l’enquête américaine ou de téléphonie qui étaient mentionnés comme justifiant le maintien en détention provisoire de Jean-Luc Brunel, ou encore des « dysfonctionnements des services d’enquête ».