Ils imitaient Marlboro… Vingt personnes jugées pour avoir importé plus de 77 tonnes de cigarettes contrefaites
sans filtre•Les prévenus sont soupçonnés d’avoir approvisionné plusieurs villes françaises en cigarettes de contrefaçon, imitant notamment la marque Marlboro20 Minutes avec AFP
Ils sont 20 et originaires d’Ukraine, d’Arménie, de Géorgie, de Bosnie-Herzégovine ou de Pologne. Tous sont jugés depuis ce lundi devant le tribunal correctionnel de Bordeaux pour avoir fait partie d’un potentiel réseau international d’importation de cigarettes contrefaites en provenance de Slovénie.
Le procès est prévu pour durer toute la semaine, le réquisitoire devant intervenir jeudi. Et les prévenus, dont huit manquaient à l’appel au premier jour d’audience, encourent dix ans d’emprisonnement. Ils comparaissent libres, à l’exception de l’un d’entre eux.
Un réseau « organisé » et « hiérarchisé »
Les trafiquants auraient fait passer 77 tonnes de cigarettes de contrefaçon (soit quatre millions de paquets) en 2020, rien qu’entre octobre et décembre. Ils auraient approvisionné plusieurs villes françaises en cigarettes, imitant notamment la marque Marlboro, avec une marge estimée à 20 millions d’euros par le fabricant Philip Morris, qui s’est constitué partie civile. Achetée environ 13 euros, la cartouche de dix paquets était revendue deux fois plus chère par les malfaiteurs, soit environ un quart du prix de vente de l’époque sur le marché français.
Des commanditaires aux revendeurs, en passant par les fournisseurs, les transporteurs et des personnes chargées de blanchir l’argent gagné, l’enquête a mis au jour un réseau « organisé » et « hiérarchisé », selon l’accusation. Ce réseau, « particulièrement mobile » d’après le parquet, a ainsi alimenté le trafic de cigarettes à Nantes, Bordeaux, Montpellier et Béziers.
« Jamais eu de cigarettes en main »
Lors d’une première opération en avril 2021 centrée sur des revendeurs grossistes sur plusieurs lieux du territoire, sept personnes avaient été interpellées et cinq tonnes de cigarettes saisies. Les investigations menées sous l’égide de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Bordeaux et confiées aux gendarmes de Loire-Atlantique avaient ensuite permis de remonter aux sites de production, « abrités dans des hangars discrets situés dans des localités reculées » de Slovénie, selon le parquet. En coordination avec les autorités judiciaires slovènes, de nouvelles perquisitions et interpellations ont eu lieu dans la région de Maribor en janvier 2022. Elles ont permis de saisir plus de 26 tonnes de tabac brut, 29 millions de filtres à cigarettes ainsi que plusieurs machines de fabrication.
Lors de sa présentation à la barre lundi, l’un des vingt prévenus a ainsi affirmé n’avoir « jamais eu de cigarettes en main », admettant seulement, comme lors de ses précédentes déclarations, avoir servi de chauffeur.
À lire aussi