INDIGNEL’Etat condamné pour les conditions de détention d’un prisonnier en Guyane

Guyane : Un détenu dénonce ses conditions de détention, l’Etat condamné à lui verser 20.000 euros

INDIGNELa surpopulation carcérale et l’absence de soins adaptés faisaient partie des conditions de détention dénoncées
20 Minutes avec agences

20 Minutes avec agences

L’Etat français a été condamné ce jeudi à verser plus de 20.000 euros à un ancien détenu par le tribunal administratif de la Guyane. L’homme, incarcéré à plusieurs reprises entre 2011 et 2023 au centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly, près de Cayenne, dénonçait des conditions de détention indignes.

La première, « celle que retient le plus souvent le juge », a commenté son avocate Bérengère Denis auprès de l’AFP, « c’est la surpopulation, un espace individuel inférieur à 3 m² ». Pour cette raison et d’autres, l’homme a obtenu gain de cause et l’Etat a été condamné en « réparation du préjudice moral subi ».

Une prison déjà épinglée en 2018

Dans un document transmis au tribunal, l’avocate dénonçait l’absence de séparation entre les sanitaires et le reste de la cellule, « privant les détenus d’intimité », l’absence de soins adaptés et la présence de nombreux nuisibles. Le détenu est aujourd’hui incarcéré dans un autre établissement, mais on ignore les raisons de son transfert.

L’avocate a indiqué s’occuper de quatre autres dossiers similaires liés à la prison de Rémire-Montjoly, qui passeront devant le tribunal dans les prochains mois. Lors d’un contrôle en 2018, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté Adeline Hazan s’alarmait déjà de conditions de détention « inhumaines » et de « dysfonctionnements graves » dans l’établissement.

Après ce contrôle, les conditions se sont un peu améliorées dans l’unique de prison de Guyane. Mais la surpopulation carcérale persiste, avec une densité de 134,4 % selon les chiffres du ministère de la Justice au 1er décembre 2023. Un deuxième centre pénitentiaire de 505 places est en projet en Guyane. Son ouverture est prévue pour 2026.