Dénonciation« Personne ne nous croyait »… Un leader syndical condamné pour harcèlement

Finistère : « Personne ne nous croyait »… Un leader syndical condamné pour harcèlement sexuel

DénonciationPlusieurs anciennes salariées de Force ouvrière avaient dénoncé les attouchements et comportements de Marc Hébert
Camille Allain

C. A. avec AFP

«Il nous a considérées comme ses choses pendant des années ». Ces mots sont ceux de l’une des victimes de Marc Hébert. Ce lundi, cet ancien responsable du syndicat Force ouvrière dans le Finistère a été condamné à dix-huit mois de prison, dont douze mois avec sursis. Le tribunal correctionnel de Brest l’a reconnu coupable de harcèlement sexuel sur plusieurs anciennes employées du syndicat. « Peu importe la peine, on avait juste besoin que quelqu’un reconnaisse que ce qu’on disait était vrai », a déclaré l’une d’entre elles en sortant de l’audience. « Personne ne nous croyait, on ne nous a pas soutenues. S’il y avait eu un soutien dans l’organisation, on n’aurait pas eu besoin d’aller jusque-là », a-t-elle ajouté, précisant être « soulagée ». L’ancien leader de FO conteste les faits et a annoncé son intention de faire appel.

Âgé de 70 ans, Marc Hébert avait comparu fin novembre pour des faits de harcèlement sexuel, après le dépôt de plaintes de plusieurs salariées du syndicat dénonçant des propos déplacés, propositions à caractère sexuel et des attouchements multiples, notamment à la poitrine ou aux fesses. A la barre, très à l’aise, il avait réfuté « absolument toutes les accusations » contre lui. « Elles mentent toutes », avait-il dit, évoquant une « cabale » syndicale et qualifiant l’une des parties civiles de « lesbienne militante » partisane de « l’émasculation des mâles ». « C’est la seule chose qu’il a pu trouver car c’est difficile d’avouer qu’il nous a tripotées », avait répondu une victime. Le tribunal lui a donné raison.

La peine a été assortie d’une obligation d’indemniser les victimes, d’une interdiction d’entrer en contact avec elles et d’une inscription au Fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais).