Quatre à six ans de prison dans une escroquerie aux fournisseurs

Marseille : Quatre à six ans de prison dans une escroquerie aux fournisseurs

Allo BONJOURLes escrocs appelaient d’abord les vrais fournisseurs, en se faisant passer pour leurs clients, afin de connaître le montant des factures venant à échéance, avant d’endosser le rôle inverse
20 Minutes avec AFP

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Des peines de quatre à six ans de prison ont été prononcées ce lundi à Marseille à l’encontre des quatre principaux organisateurs d’une vaste escroquerie aux fournisseurs opérée notamment à partir d’un centre d’appels en Israël. Alain Lasserie et Stéphane Benhamou, considérés comme les têtes pensantes du réseau, ont été condamnés aux peines les plus sévères : six ans pour le premier et cinq ans pour le second, ainsi qu’à 300.000 euros d’amende chacun. Des mandats d’arrêts ont été délivrés à leur encontre, leurs dernières adresses connues se trouvant en Israël.

Seul présent au délibéré par visioconférence depuis la prison de la Santé à Paris, Emmanuel Fitoussi a été condamné à quatre ans de prison et 70.000 euros d’amende. En raison d’une précédente condamnation à trois ans de prison pour des faits similaires, une confusion de peine a été décidée par le tribunal et Emmanuel Fitoussi a donc vu sa durée d’emprisonnement alourdie d’un an.

« C’est une décision logique qui a pris en compte la situation de mon client », a réagi à la sortie du tribunal l’avocat de ce dernier, maître Frédéric Amsellem. « Emmanuel Fitoussi travaille en prison et a un projet de réinsertion. Ces faits sont très anciens, il est complètement passé à autre chose », a souligné le conseil.

L’auberge Paul Bocuse victime

Wilfried El Baze, lui aussi poursuivi pour escroquerie, a de son côté été sanctionné de quatre ans de prison avec mandat d’arrêt et 100.000 euros d’amende. Les faits remontent pour l’essentiel à 2015-2016. Des entreprises françaises étaient contactées par téléphone ou par courriel par une personne se faisant passer pour un fournisseur et expliquant avoir changé de RIB.

La fraude impliquait un centre d’appels téléphonique basé en Israël et des sociétés fictives, également basées à l’étranger, notamment en Espagne, chargées d’encaisser les fonds détournés. Selon les enquêteurs, le mode opératoire impliquait une bonne connaissance de la société visée. Pour cela, les escrocs appelaient d’abord les vrais fournisseurs, en se faisant passer pour leurs clients, afin de connaître le montant des factures venant à échéance, avant d’endosser le rôle inverse.

Pour les onze autres protagonistes de cette affaire, des peines de dix mois de prison avec sursis à un an ferme avec des amendes de 5.000 à 12.000 euros ont été prononcées. Le tribunal a pris en compte le montant dont ils avaient profité ainsi que la durée de leur participation à l’escroquerie qui avait visé des sociétés parfois importantes comme l’entreprise de plomberie Richardson ou encore l’auberge Paul Bocuse, mais aussi des blanchisseries et des maisons de retraite.