PROCESRelaxe pour l’auteur d’une fresque représentant Attali manipulant Macron

Avignon : Relaxe pour l’auteur d’une fresque représentant Jacques Attali manipulant Emmanuel Macron

PROCESLe graffeur Lekto comparaissait pour « injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion » et pour « provocation à la discrimination en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion »
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Un graffeur poursuivi pour avoir peint à Avignon une fresque représentant l’économiste Jacques Attali en marionnettiste qui manipule un Emmanuel Macron-Pinocchio, a été relaxé jeudi par le tribunal correctionnel.

L’artiste de rue, connu sous le nom de Lekto, était jugé pour « injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion » et pour « provocation à la discrimination en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion ». Le tribunal l’a relaxé de ces deux chefs d’accusation, alors que le parquet avait requis contre lui 6.000 euros d’amende, dont 2.000 avec sursis, lors de l’audience le 14 septembre.

Effacée 72 heures après

Le parquet et la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), qui s’était portée partie civile, ont 10 jours pour faire appel, a rappelé le président du tribunal. Le graffeur, âgé de 32 ans, avait réalisé en juin 2022 cette peinture murale sur un transformateur électrique à l’entrée nord-est d’Avignon. Elle avait immédiatement suscité la polémique, avant d’être effacée 72 heures après à l’initiative de la préfecture et de la communauté d’agglomération.

Jacques Attali avait porté plainte. Représentant Jacques Attali, qui est juif, en un Geppetto au regard inquiétant manipulant telle une marionnette un Emmanuel Macron caricaturé en Pinocchio, la peinture reprenait l’iconographie antisémite de l’entre-deux-guerres, selon ses détracteurs.

En avril, une autre fresque du même artiste représentant Emmanuel Macron, sous des traits rappelant le leader nazi Adolf Hitler avec le nombre « 49.3 » inscrit en guise de moustache, en référence à l’article de la Constitution utilisé pour faire passer la réforme des retraites à l’Assemblée nationale, avait également créé la polémique avant d’être elle aussi rapidement effacée.