Abus de faiblessePrison avec sursis dans l’affaire des marchands de sommeil

Montpellier : Prison avec sursis dans l’affaire des marchands de sommeil

Abus de faiblesseDe nombreux locataires s’étaient portés partie civile, ainsi que deux associations et la ville de Montpellier
Un logement insalubre (illustration).
Un logement insalubre (illustration). - AFP PHOTO
Jérôme Diesnis

Jérôme Diesnis

Trois marchands de sommeil ont été condamnés à de la prison avec sursis à Montpellier. Quatre personnes et quatre sociétés immobilières comparaissaient dans l’affaire de la résidence Font Del Rey. Trois condamnations ont été prononcées, allant de six à douze de mois de prison avec sursis et jusqu’à 50.000 euros d’amende. S’y ajoutent des indemnités pour les nombreux locataires qui s’étaient constitués parties civiles, ainsi que la ville de Montpellier et les associations Habiter enfin ! et la Fondation abbé Pierre.

L’enquête avait été déclenchée après un signalement de ces deux associations en 2021. Les logements, insalubres, étaient loués à des personnes en grande précarité, de nationalité marocaine essentiellement. « La peur vient de changer de camp, savoure le maire de Montpellier, Michaël Delafosse, qui évoque « un signal très fort, exemplaire (…) Ce type de pratiques ne peut plus avoir cour dans notre société. »

« Des propriétaires qui ont abusé de leur vulnérabilité »

La ville a depuis racheté cet immeuble de sept étages et 110 logements, situé dans le grand Mail, à la Paillade. Il doit être démoli. « Depuis des années, on renvoie la faute aux locataires. Les conditions indignes dans lesquelles ils vivent, ce sont bien des propriétaires qui ont abusé de leur vulnérabilité », évoque Marion Persil, directrice de l’association Habiter enfin !

Au moins deux des trois condamnés ont annoncé leur intention d’interjeter appel de cette décision.