Attentat du quartier de l’Opéra : Une peine de 10 ans pour l’ami du djihadiste qui a tué un passant
VERDICT•Il a été jugé coupable de participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation de crimes20 Minutes avec AFP
Le ministère public avait requis dix-sept ans. C’est finalement une peine de dix ans de réclusion criminelle assortis d’une période de sûreté des deux tiers qui a été adressée mardi par la cour d’assises spéciale de Paris à Abdoul-Hakim Anaiev, ami du djihadiste qui a tué en 2018 un passant à Paris près de l’Opéra.
Après plus de cinq heures de délibérations, il a été jugé coupable de participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation de crimes. Il est également condamné à trois ans de suivi sociojudiciaire.
Rencontré au lycée
Anaiev était jugé pour avoir joué un rôle central dans le conditionnement de son ami Khamzat Azimov, rencontré au lycée. Ce dernier, un Franco-Russe né en Tchétchénie, a tué le 12 mai 2018 au couteau de cuisine un employé d’une librairie du quartier du palais Garnier, après une lutte acharnée. L’assaillant s’en était pris à une dizaine de personnes, avant d’être abattu par la police.
« Il regardait déjà des vidéos de propagande »
L’attaque avait été revendiquée par Daesh, qui avait diffusé le lendemain une vidéo dans laquelle Azimov faisait allégeance à l’organisation djihadiste.
Tout au long des cinq jours du procès, Abdoul-Hakim Anaiev a reconnu avoir été « radicalisé » et avoir partagé « cette idéologie » djihadiste, « bien que dégoûtante », sur les réseaux sociaux.
Il a toutefois fermement démenti avoir influencé son « frère de sang », tel qu’il le désignait lors de son arrestation en mai 2018, à commettre l’attaque. « Il regardait déjà des vidéos de propagande », ce n’était pas « un nouveau-né qui avait besoin de moi pour la religion », a-t-il martelé lundi. Debout dans le box, barbe taillée, chemise bleu clair et pantalon gris, Abdoul-Hakim Anaiev a écouté sans bouger l’énoncé du verdict.