enquêteTotalEnergies visé par une plainte au pénal après une attaque au Mozambique

TotalEnergies : Sept survivants d’une attaque djihadiste au Mozambique portent plainte contre le géant pétrolier

enquêteTotalEnergies menait un projet un méga projet gazier dans la région lors de l’attaque en 2021. Le groupe est attaqué notamment pour « homicide involontaire »
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L’attaque remonte à mars 2021 mais l’action judiciaire débute à peine. Sept survivants ou familles de victimes d’une sanglante attaque djihadiste à Palma (Mozambique) ont déposé plainte pour « homicide involontaire et non-assistance à personne en danger » contre TotalEnergies, qui menait alors un méga projet gazier dans la région. Le groupe pétrolier français, qui s’appelait encore Total à l’époque, est accusé d’une série de négligences et de ne pas avoir assuré la sécurité de ses sous-traitants, a détaillé Me Henri Thulliez, l’avocat des plaignants. La plainte s’appuie notamment sur deux rapports de sociétés de consulting en matière de risque, faits a posteriori, et qui ont mis en lumière l’absence de mesures de prévention.

Ces derniers sont trois survivants et quatre ayants droit de deux victimes. Ils sont de nationalités sud-africaine et britannique. L’attaque de Palma, revendiquée par le groupe Etat islamique (EI), avait débuté le 24 mars 2021, duré plusieurs jours et fait un nombre encore indéterminé de victimes à ce jour dans la population locale et parmi les sous-traitants de TotalEnergies.

Le projet suspendu après l’attaque, Total veut le relancer

Maputo n’a fourni qu’un bilan d’une trentaine de victimes, mais selon un journaliste indépendant, Alexander Perry, qui a enquêté pendant cinq mois à Palma entre novembre 2022 et mars 2023, le bilan s’élève à 1.402 civils décédés ou disparus, dont 55 sous-traitants.

Total menait alors un méga projet, Mozambique LNG, pour exploiter un énorme gisement de gaz naturel, et était implanté dans la péninsule d’Afungi. L’attaque a entraîné la suspension de ce projet représentant un investissement total de 20 milliards de dollars. Le PDG du groupe, Patrick Pouyanné, a récemment indiqué qu’il espérait le relancer avant la fin de l’année.

Il s’agit de la deuxième plainte au pénal visant le géant pétrolier français en quelques jours. Le 2 octobre dernier, quatre associations de défense de l’environnement ont déposé plainte contre le groupe et son projet pétrolier EACOP en Tanzanie et en Ouganda pour « climaticide ».