Mort du petit Tony : Le voisin de l’enfant battu à mort condamné
procès•Le voisin condamné, mais dispensé de peine, âgé de 38 ans, est « abasourdi »20 Minutes avec AFP
«J’en ai marre, je n’en peux plus. » C’est ce qu’avait déclaré lors de l’audience le 28 septembre le voisin du petit Tony, cet enfant de trois ans mort sous les coups de son beau-père en 2016. Ce voisin a été condamné mercredi en appel à Reims pour non-dénonciation des mauvais traitements subis par l’enfant, mais la cour l’a dispensé de peine.
Cette condamnation intervient après deux relaxes, en première instance en 2019, puis en appel en 2020, une décision annulée ensuite par la cour de cassation. Lors de ce troisième procès, la cour d’appel de Reims a suivi les réquisitions de l’avocat général.
Le voisin incriminé, âgé de 38 ans, est « abasourdi » selon son avocate Ludivine Braconnier. « On ne peut pas parler d’acharnement judiciaire (…), mais d’un point de vue humain c’est comme ça qu’il le ressent », a-t-elle indiqué, ajoutant que son client n’avait pas encore décidé s’il souhaitait se pourvoir en cassation.
« Trouver un coupable »
Le voisin du petit Tony n’a jamais caché qu’il entendait de son appartement les nombreuses insultes et humiliations dont était victime le garçonnet de la part de son beau-père. Mais « on voudrait trouver un coupable à clouer au pilori », avait plaidé maître Braconnier, demandant de nouveau sa relaxe, pour « mettre un point final à l’épreuve » subie par son client depuis « maintenant sept ans et qui a envahi toute sa vie ».
Le beau-père du petit Tony, Loïc Vantal, auteur des coups mortels, a été condamné en appel à 20 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises des Ardennes en novembre 2021. La mère de l’enfant martyr, Caroline Létoile, a été condamnée à cinq ans d’emprisonnement dont un avec sursis.
L’enquête avait montré que les insultes, les gifles et coups de poing avaient débuté dès l’arrivée de Loïc Vantal chez la mère de Tony en septembre 2016, avec une dramatique intensification des violences la semaine précédant sa mort, en novembre de la même année. Tony est décédé à l’hôpital d’un éclatement de la rate et du pancréas datant de 48 heures. L’autopsie a mis en évidence 60 ecchymoses dont 23 à la tête.