RadicalisationLe tribunal refuse l’expulsion vers l’Algérie d’une revenante de Syrie

Nord : Le tribunal défavorable à l’expulsion vers l’Algérie d’une revenante de Syrie

RadicalisationUne Roubaisienne d’origine algérienne ayant vécu cinq ans parmi des djihadistes en Syrie pourrait être renvoyée en Algérie par le préfet malgré l’avis de la commission d’expulsion
20 Minutes avec AFP

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«Il n’est pas établi que la présence » de cette jeune femme de 24 ans « sur le territoire national constitue une menace grave à l’ordre public », estime la commission d’expulsion du tribunal de Lille. Ce mercredi, cette commission a ainsi rendu un avis défavorable au renvoi vers l’Algérie, à l’initiative du préfet du Nord, d’une Roubaisienne partie mineure en Syrie avec sa famille et de retour en France avec ses deux filles.

« Le fait qu’elle ait vécu en zone terroriste entourée de djihadistes prônant un islam rigoriste ne permet pas d’en déduire avec certitude qu’elle est acquise à cette cause et qu’elle a pour intention de commettre à son tour des actes terroristes », explique la commission dans son avis. Un avis consultatif pour le préfet du Nord, Georges-François Leclerc, qui garde le pouvoir d’expulser la jeune femme.

Vingt-trois membres de sa famille appartiennent à l’Etat islamique

Son avocate Me Marie Dosé s’est félicitée d’une décision « sans appel », qui « devrait convaincre » le préfet de « ne pas poursuivre la procédure d’expulsion envisagée contre Sana (nom d’emprunt) et ses deux filles ». Sa cliente, jamais mise en examen, appartient à « l’une des plus grandes familles djihadistes françaises », dont 23 membres ont rejoint l’organisation État islamique (EI), avait souligné le préfet lors de l’audience le 13 septembre. Son oncle, l’un des onze Français condamnés à mort en Irak en 2019, est connu du renseignement pour ses liens avec Abdelhamid Abaaoud, le coordinateur des attentats du 13 novembre 2015.

La jeune femme, qui se dit victime d’une famille tyrannique et radicalisée, a été conduite dans une zone sous le contrôle de l’EI par sa mère en 2014, à 15 ans, avec sa fratrie. Elle avait ensuite été mariée à un djihadiste belge, avec qui elle aura deux filles.

Née en France mais sans la nationalité

De retour en France, après cinq ans sur place, puis quatre ans dans un camp de prisonniers djihadistes, elle espère rester en France, son pays de naissance, dont elle n’a pourtant pas la nationalité. Sa mère a refusé de la lui demander à l’adolescence, faisant d’elle aujourd’hui une ressortissante algérienne en situation irrégulière. Selon son avocate, elle ne s’est jamais rendue en Algérie.

De son côté, le préfet considère que la jeune femme est dans « un processus de dissimulation », ou « taqiya », et lui reproche notamment certaines réponses qu’il juge ambiguës lors de ses auditions avec la DGSI à son retour en France.