La Confédération nationale des buralistes sanctionnée pour pratique d’entente
Pratiques illégales•« Ces pratiques ont consisté à organiser des opérations de boycott afin de faire obstacle à l’ouverture de points de distribution alternatifs des jeux de hasard », explique l’Autorité de la concurrence20 Minutes avec AFP
Les jeux de hasard ne doivent-ils rien au hasard ? Ce mardi, l’Autorité de la concurrence a annoncé avoir infligé une amende de 750.000 euros à la Confédération nationale des buralistes. Elle leur reproche « des pratiques d’entente dans le secteur de la distribution des jeux de hasard », survenues en 2016.
« Ces pratiques ont consisté à organiser des opérations de boycott afin de faire obstacle à l’ouverture de points de distribution alternatifs des jeux de hasard, prévue dans le cadre d’un partenariat entre la Française des Jeux (FDJ) et la société Réseau Fleuri », soit des fleuristes sous enseigne Florajet, a précisé dans un communiqué l’Autorité de la concurrence.
Des fleurs et des jeux
Le gendarme de la concurrence indique qu’à partir de 2013, la FDJ avait « commencé à développer des relations contractuelles avec la société de télétransmission florale Réseau Fleuri », soit un total de 7.500 artisans fleuristes, autorisant ainsi la vente en ligne d’un bouquet baptisé « Bouquet Chance », accompagné de jeux à gratter.
Un partenariat plus large avait ensuite été conclu fin 2015 entre les deux entités, « permettant aux fleuristes du réseau Florajet de distribuer certains jeux à gratter et jeux de tirage » comme des grilles du Loto, des jeux EuroMillions et Keno, est-il détaillé. Cet agrément pour la Française des jeux de points de vente extérieurs au réseau des buralistes avait « suscité un vif mécontentement » de la part de ces derniers, indique l’Autorité de la concurrence.
Organisation de boycotts
« Considérant que "l’affaire Florajet" nécessitait en retour "une action très dure contre la FDJ" et qu’il fallait "planter leur nouveau jeu qui sort courant septembre" », la Confédération des buralistes de France (CNBF) « a alors engagé et organisé des opérations de boycott de la validation des jeux de la FDJ, opérations relayées au niveau local par des fédérations régionales et chambres syndicales de buralistes », précise le communiqué.
Il est indiqué que « des boycotts ont notamment été organisés lors du lancement de la nouvelle formule du jeu EuroMillions le 27 septembre 2016 », ainsi que lors de « la validation des jeux en ligne (Loto, Loto sportif et EuroMillions) dans la Fédération Est le 22 septembre 2016. » « En s’attachant à évincer de potentiels concurrents des buralistes, la CNBF est sortie des limites de son activité syndicale légitime en intervenant sur le marché », estime l’Autorité de la concurrence, qui évoque un « comportement d’une particulière gravité ».