Le réalisateur Nicolas Bedos visé par une enquête pour viol et agressions

Le réalisateur Nicolas Bedos visé par une enquête pour viol et agressions sexuelles

PlaintesLes policiers examinent trois plaintes distinctes de femmes qui s’ajoutent au procès qui attend le réalisateur en février 2024
Nicolas Bedos visé par une enquête pour viol et agressions sexuelles
C.Po avec AFP

C.Po avec AFP

Une enquête préliminaire pour viol et agressions sexuelles a été ouverte le 5 juillet pour examiner trois plaintes distinctes de femmes mettant en cause le réalisateur Nicolas Bedos, a indiqué ce mardi le parquet de Paris à 20 Minutes, confirmant une information de Mediapart.

L’enquête a été confiée au premier district de la police judiciaire de Paris, ont précisé une source proche du dossier et le parquet. Deux des femmes qui disent avoir adressé un signalement fin juin au parquet de Paris ont raconté auprès de Mediapart les faits de nature sexuelle dont elles accusent Nicolas Bedos.

Un viol qui remonterait à 1999

L’une d’elles, une comédienne et scénariste de 50 ans qui se fait appeler Chloé, accuse le réalisateur de 44 ans de l’avoir violée au domicile des Bedos à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) une nuit de 1999. Agée de 26 ans et serveuse, elle avait accepté de suivre chez des amis puis chez ses parents Nicolas Bedos avec qui s’était instaurée une « forme de relation amicale ».

Une deuxième femme, sous le prénom de Marion, a décrit au média en ligne une agression sexuelle commise par le cinéaste en août 2017 dans une maison de vacances. Elle connaissait Nicolas Bedos depuis l’adolescence et son âge au moment des faits dénoncés n’a pas été précisé. Les faits dénoncés dans la troisième plainte n’ont pas été précisés. C’est la révélation de la garde à vue du comédien et de l’annonce de son procès qui ont décidé les deux femmes, qui se connaissent, à témoigner auprès de la justice, précise Mediapart.

Un procès en vue

Le réalisateur a été placé en garde à vue le 21 juin après la plainte d’une femme l’accusant d’avoir touché ses parties intimes par-dessus son pantalon, dans un club parisien dans la nuit du 1er au 2 juin.

A l’issue de son audition, il a été convoqué devant le tribunal correctionnel de Paris en février 2024 pour agression sexuelle en état d’ivresse manifeste, un délit pour lequel il encourt cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende.

« Certainement pas un accident »

« Il ne veut pas remettre en doute la parole de la plaignante qui décrit un geste déplacé de quelques secondes par-dessus son jean », avait expliqué il y a quelques semaines son avocate, Me Julia Minkowski. « Mais un tel geste, dont il n’a pas le souvenir, qui se serait produit sur la piste de danse d’une boîte de nuit, n’a pu être qu’accidentel sous l’effet de l’ébriété », avait-elle ajouté.

Selon Mediapart, la femme qui se fait appeler Chloé a précisé « être allée témoigner (auprès de la justice) pour dire que ce n’est certainement pas un accident ». Marion, elle, dénonce le prétexte de l’alcool avancé par le comédien qui relève, selon elle, « plus du modus operandi que de l’excuse ».

L’enquête préliminaire devra notamment déterminer si les faits dénoncés ne sont pas prescrits et s’il n’existe pas d’autres victimes. Avant 2017, le délai de prescription pour une agression sexuelle était de trois ans et de dix ans pour un viol. La loi prévoit désormais un délai de prescription de six ans et vingt ans.