InsulteProcès annulé pour une militante accusée d’avoir insulté Emmanuel Macron

Pas-de-Calais : Nullité de la procédure dans le procès d’une « gilet jaune » accusée d’avoir traité Macron d'« ordure »

InsulteLe procès d’une militante accusée d’avoir injurié Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux a été annulé, faute de plainte du chef de l’Etat
20 Minutes avec AFP

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Mise à jour, mardi à 17h30 : Le tribunal a suivi la demande du procureur d’annuler la citation, estimant que « les poursuites ne pouvaient avoir lieu que sur plainte de la personne injuriée », dans ce cas Emmanuel Macron, confirmant qu’une plainte du sous-préfet au nom de l’Etat ne suffisait pas. La quinquagénaire, qui ne sera donc finalement pas jugée, a quitté la salle d’audience en faisant le signe de la victoire, sous les applaudissements de dizaines de militants « gilets jaunes » venus la soutenir.

Elle est accusée d’avoir qualifié Emmanuel Macron « d’ordure » sur Facebook. A l’ouverture du procès d’une militante « gilet jaune », ce mardi, le procureur de Saint-Omer va soulever la nullité de sa citation devant le tribunal. La raison ? Le président de la République n’a pas déposé plainte en personne contre elle.

« Après analyse, il apparaît qu’en raison de la nullité de la procédure, le tribunal n’est pas valablement saisi », a indiqué, ce mardi matin, le procureur, Mehdi Benbouzid, dans un communiqué. Dans ce dossier, le sous-préfet avait déposé plainte pour « outrage à personne dépositaire de l’autorité publique » et « injure au président de la République ».

« L’ordure va vous parler demain à 13h »

Il avait signalé au procureur un message publié sur la page personnelle de la quinquagénaire, publiée la veille d’une interview d’Emmanuel Macron au JT de 13h de TF1 et France 2 sur la réforme des retraites. La militante y écrivait : « L’ordure va vous parler demain à 13h, pour les gens qui ne sont rien, c’est toujours à la télévision que l’on trouve les ordures ».

« La plainte du sous-préfet, même si elle est formulée au nom de l’Etat français, ne peut pas être considérée comme une plainte personnelle du président de la République et dans les procédures en lien avec l’infraction de presse, il faut, pour pouvoir poursuivre, la plainte de la personne concernée stricto sensu », a annoncé Mehdi Benbouzid.

La quinquagénaire ne peut donc, selon lui, pas être jugée. Mais le procureur ne s’avance pas sur la position que prendra le tribunal, puisque c’est lui qui devra « trancher la question de la validité de sa propre saisine ». L’absence de plainte du chef de l’Etat peut aboutir à une « nullité de la citation ou irrecevabilité de la demande », explique-t-il.

« On veut faire de moi un exemple », avait déploré cette femme auprès du quotidien La Voix du Nord, évoquant de très nombreuses insultes proférées sur les réseaux sociaux à l’encontre d’Emmanuel Macron.