discriminationPrison requise contre un retraité qui avait insulté de « bonobo » un joueur

Racisme : Prison requise contre un retraité qui avait traité de « bonobo » un joueur de basket

discriminationUn homme âgé de 74 ans est poursuivi pour avoir employé le terme « bonobo » pour s’adresser au basketteur messin Loïc Akono. Trois mois de prison avec sursis ont été requis contre lui
Thibaut Gagnepain

T.G. avec AFP

Le parquet a requis lundi à Charleville-Mézières (Ardennes) une peine de trois mois de prison avec sursis à l’encontre d’un retraité accusé d’avoir traité le joueur de basket de Metz Loïc Akono de « bonobo » lors d’un match en janvier dernier. Le tribunal doit rendre sa décision le 24 août.

Le procureur Alban Gesbert a requis trois mois d’emprisonnement avec sursis et une peine complémentaire d’interdiction de matchs, a minima les matchs de basket, pendant trois ans, contre ce retraité de 74 ans, abonné depuis dix-huit ans au club de Charleville-Mézières.

Le prévenu a reconnu avoir employé le terme « bonobo » pour s’adresser au joueur Loïc Akono fin janvier, lors d’un match de l’équipe locale contre le club messin des « Canonniers » (Nationale 2, 4e division). Le joueur avait alors décidé de quitter le terrain puis de porter plainte.

« Il n’y avait aucun caractère raciste »

Convoqué en justice pour « injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion » et « provocation à la haine lors d’une manifestation sportive », le spectateur a assuré devant le tribunal que pour lui « il n’y avait aucun caractère raciste » dans les mots « t’as fait faute, bonobo » car il ne connaissait pas la signification du mot bonobo.

Il a reconnu que le mot, sur lequel il dit avoir fait des recherches après les faits, pouvait « prêter à confusion » mais affirmé ne pas être raciste. Son avocat, David Meunier, a plaidé la relaxe.

« Le racisme n’est pas quelque chose d’inconscient mais un acte délictuel, le racisme n’est pas une opinion mais un délit », a à l’inverse insisté l’avocat de Loïc Akono, Xavier Iochum. « J’exerce mon droit de me défendre, mais c’est aussi un combat général. Il n’y a pas que moi qui subis des propos racistes, que ce soit dans la vie de tous les jours ou dans le sport », a expliqué le basketteur à l’issue de l’audience. « Je veux que les gens se rendent compte qu’ils ne peuvent pas venir dans les salles de sport ou ailleurs insulter les gens gratuitement comme ça. »