Le fondateur et ex-président du Front national belge, Daniel Féret, qui exerce la médecine en France depuis plusieurs années, a été condamné, lundi, à un an de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Béziers (Hérault). Il s’est également vu interdire d’exercer la médecine pendant un an.

Il était poursuivi pour « agression sexuelle par personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction ». Une jeune femme l’a accusé d’avoir pratiqué des attouchements sur la poitrine lors d’une consultation en juillet 2014 dans son cabinet d’Agde (Hérault). « Je suis un vrai médecin. J’écoute, je touche et j’examine. C’est comme cela que l’on m’a appris en faculté de médecine », s’est défendu à l’audience le Daniel Féret, aujourd’hui âgé de 78 ans, dénonçant des faits, selon lui, « inexacts ».

Coutumier des déclarations chocs

« J’en ai marre de la France. Ici, la médecine n’est pas bonne parce qu’on n’ausculte plus les gens. Je vais aller soigner des Russes sur le front en Ukraine. Retirer des balles dans le ventre, je sais faire », a lancé à sa sortie du tribunal l’ancienne figure de l’extrême droite belge, coutumier des déclarations choc. Daniel Féret a déjà été condamné à plusieurs reprises dans son pays, notamment pour racisme en 2006 et pour avoir falsifié des listes de parrainage lors des élections européennes de 2004.

A l’issue de luttes intestines, il avait été écarté en 2007 de « son » FN, qu’il avait créé en 1985 en surfant sur « l’effet Le Pen », et dont il s’était proclamé « président à vie ». Le Front national belge, sans lien avec le FN français, avait obtenu son meilleur score en Wallonie, la région francophone du sud de la Belgique, lors des élections régionales de 2004, en recueillant 5,6 % des voix, avant de disparaître une dizaine d’années plus tard. En France, deux autres femmes ont déposé plainte contre lui pour des agressions sexuelles datant de 2019 et 2021. L’enquête est toujours en cours. Son avocat, Thibault Gandillon, a expliqué qu’il n’a pas connaissance de ces autres dossiers.