Nord : La justice ordonne une expulsion de migrants au profit des gens du voyage
EXPULSION•Saisi par la communauté urbaine de Dunkerque, le juge administratif a estimé que les migrants occupaient cette aire de passage « sans droit ni titre » et qu’ils devaient faire place nette avant l’arrivée prochaine d’une centaine de caravanesM.L. avec AFP
Le tribunal administratif de Lille a, mardi, ordonné l’évacuation d’une aire de passage occupée par plusieurs centaines de migrants à Loon-Plage, près de Dunkerque, dans le Nord. Saisi par la communauté urbaine de Dunkerque (CUD), gestionnaire de cette aire, le juge administratif a donc enjoint les migrants à « libérer les lieux et d’évacuer leurs biens sans délai ». La décision du tribunal précise que « le maintien dans les lieux des occupants sans droit ni titre empêchera l’utilisation normale par ces usagers de l’équipement public constitué par cette aire d’accueil ».
Il juge également que l’absence de raccordement au réseau d’eau et de dispositif de ramassage des déchets au moment où est rendue la décision est « de nature à porter atteinte à la salubrité et la sécurité publiques ».
Un groupe de cent caravanes attendu fin juin
Bon, il faut souligner aussi que les gens du voyage doivent s’acquitter d’un « droit d’usage » certes modeste, mais toujours plus élevé que pour les migrants, lesquels ne payent rien. Et pour le requérant, autrement dit la CUD, le temps presse. La saisie du tribunal administratif en référé est, selon elle, justifiée par le fait qu’un groupe de 100 caravanes de gens du voyage est attendu sur cette aire d’accueil dans une dizaine de jours. Entre-temps, la CUD doit leur installer des dispositifs électriques et d’accès à l’eau potable ainsi que des bennes pour les déchets.
Selon l’AFP, quatre migrants, sur au moins 300 installés sur ce terrain, contestaient cette demande d’expulsion. Leur avocat, Lionel Crusoé, avait souligné à l’audience que ces personnes exilées avaient subi « plusieurs déplacements forcés au cours des derniers mois » avant de s’installer sur ce terrain. « Plus de 400 personnes vont devoir bouger et bouger, on ne sait pas où, comme il n’y a pas d’autre endroit désigné et que les autres endroits autour ont été expulsés il y a deux semaines », s’est inquiétée une coordinatrice de l’ONG Human Rights Observers.
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