Bretagne : Un centre équestre condamné après un grave accident avec des poneys
Procès•Dix-sept personnes, dont quinze enfants, avaient été blessées dans une bousculade avec des poneys le 19 juillet à Saint-M’HervéJ. G.
Il a été reconnu coupable en tant que personne morale de violences involontaires. Jugé le 6 mars devant le tribunal de police de Rennes, le domaine de la Haute-Hairie a été condamné ce lundi 12 juin à une amende de 5.000 euros, dont 2.500 avec sursis, comme l’avait requis le procureur. C’est dans ce centre équestre, situé à Saint-M’Hervé près de Vitré (Ille-et-Vilaine), qu’un accident aussi rare que grave s’était produit dans la soirée du 19 juillet.
Ce soir-là, un groupe de vingt-cinq enfants en colonie de vacances devaient avec leurs deux accompagnatrices convoyer un troupeau de quinze poneys des paddocks jusqu’à un champ où les animaux devaient passer la nuit. Mais lors de la déambulation, le poney de tête s’était cabré et avait soudainement fait demi-tour, entraînant avec lui tout le troupeau qui avait foncé au galop en direction du groupe. La bousculade avait été très violente et dix-sept personnes, dont quinze enfants âgés de 7 à 13 ans, avaient été blessées. Piétinées par les chevaux et souffrant de multiples traumatismes, trois fillettes avaient été transférées en urgence absolue vers l’hôpital Sud de Rennes.
Après l’enquête ouverte après l’accident, le parquet de Rennes avait estimé qu’une « faute d’imprudence » avait été commise par les gérants du centre équestre mais n’avait relevé « aucune faute délibérée » dans l’encadrement des enfants. Lors de l’audience en mars, Maître Fabienne Michelet, avocate de la famille de la fillette la plus gravement blessée, avait chargé les responsables du domaine, jugés en leur absence. Selon elle, le centre avait « failli à ses obligations » et n’avait « pas suffisamment évalué les risques. ». Pour l’avocate, « convoyer un troupeau d’animaux est une activité dangereuse qui ne devait pas être effectuée par des enfants ».
Des arguments repris dans son réquisitoire par le procureur pour qui « des éléments de défaillance importants » avaient conduit à cet accident. « Il y avait des consignes de sécurité connues donc les responsables avaient bien conscience des risques encourus mais ils n’ont pas été pris en compte », avait-il souligné, évoquant notamment « le manque de personnel par rapport au nombre d’enfants et de cheveux », « leur manque de qualification et leur inexpérience » et « des insuffisances sur la sécurité. »
Le tribunal a également condamné le centre équestre à verser des provisions d'intérêts civils aux victimes pour le préjudice matériel et moral.