ProcèsLe suspect du double meurtre dans une scierie des Cévennes jugé en janvier

Gard : L’homme soupçonné du double meurtre dans une scierie des Cévennes jugé en janvier 2024

ProcèsEn mai 2021, l’accusé aurait tué son patron pour une remarque bénigne, puis un collègue qui tentait de s’interposer. Il s’était caché pendant trois jours dans la forêt
Jérôme Diesnis

J.D. avec AFP

L'essentiel

  • Le 11 mai 2021, l’accusé aurait tiré et battu de plusieurs balles dans la tête son patron, puis un de ses collègues qui s’était interposé.
  • Il s’était ensuite enfui et caché pendant trois jours dans les Cévennes, avant de se rendre aux gendarmes qui étaient sur le point de le débusquer.
  • L’accusé, qui présentait depuis plusieurs semaines un comportement de type paranoïaque selon l’enquête des militaires, sur jugé en janvier par la cour d’assises de Nîmes.

Le procès de l’homme qui avait abattu son patron et un de ses collègues dans les Cévennes, se déroulera du 24 au 29 janvier 2024 à Nîmes. Le 11 mai 2021, à la suite d’une simple remarque de son patron, à qui il n’aurait pas dit bonjour, l’accusé, âgé de 29 ans au moment des faits, aurait sorti un pistolet. Il aurait tiré et abattu de plusieurs balles dans la tête de la victime, puis l’un de ses collègues, qui s’était interposé.

Il avait ensuite pris la fuite dans la forêt cévenole, où, lourdement armé et équipé pour résister au froid et aux intempéries, cet adepte de la chasse et du tir sportif était resté reclus durant trois jours avant de se rendre. Les gendarmes étaient sur le point de découvrir sa cache, un trou à sangliers situé à environ 600 mètres de son habitation. Plus de 350 militaires, aidés d’hélicoptères, de drones et de chiens avaient participé à la traque du fugitif, quadrillant cette région des Cévennes escarpée et isolée.

« Un comportement de type paranoïaque »

Mis en examen pour « assassinats » et écroué quelques jours après son interpellation, le tireur avait immédiatement reconnu le double meurtre, mais sans faire part de regrets. Il s’était positionné comme une victime répondant à une agression. Il travaillait dans la scierie du petit village des Plantiers (Gard), sur les flancs du mont Aigoual, depuis environ un an. Il était régulièrement en conflit avec son employeur, notamment sur des questions d’horaires de travail. Il avait manifesté dans les derniers temps « un comportement de type paranoïaque », selon les détails fournis à l’époque par le procureur d’Alès, François Schneider. Il venait ainsi au travail avec un gilet pare-balles.

Marié et père d’une petite fille d’un an, ce licencié d’un club de tir au profil de loup solitaire avait été décrit par le procureur d’Alès comme une « personnalité très particulière, très procédurière ». Inconnu de la justice pour des faits de violences, il avait cependant fait parler de lui avec de multiples procédures à l’encontre de la mairie, avec plusieurs plaintes déposées.