RÉPARATIONLes acquittés de Viry-Châtillon seront indemnisés jusqu’à 245.000 euros

Policiers brûlés à Viry-Châtillon : Les acquittés indemnisés jusqu’à 245.000 euros

RÉPARATIONCes jeunes hommes ont passé jusqu’à quatre ans en détention provisoire, accusés à tort d’avoir attaqué des policiers au cocktail Molotov en 2016 à Viry-Châtillon
20 Minutes avec agence

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Ils ont été accusés à tort d’avoir attaqué des policiers au cocktail Molotov en 2016 dans l’Essonne. Les acquittés de Viry-Châtillon, qui ont passé jusqu’à quatre ans en détention provisoire, vont recevoir jusqu’à 245.000 euros d’indemnisation, a appris ce mercredi l’AFP de source proche du dossier.

Deux jours plus tôt, la cour d’appel de Paris a rendu sa décision : sept des acquittés, issus du quartier sensible de la Grande Borne à Grigny, vont toucher une indemnisation pour préjudice moral correspondant approximativement à une moyenne de cent euros par jour passé en prison.

Des sommes comprises entre 16.000 et 245.000 euros

Dans le détail, les deux jeunes ayant été incarcérés le plus longtemps (quatre ans et deux mois) reçoivent ainsi 150.000 euros. Certains ont également touché en plus une indemnisation pour préjudice matériel, afin de compenser leur déscolarisation ou leur perte d’emploi.

Au total, la cour d’appel condamne l’Etat à verser à ces sept jeunes, qui ont fait entre quatre et 50 mois de prison, des sommes comprises entre 16.000 et 245.000 euros. Le cas du dernier des huit acquittés sera étudié lundi prochain en audience.

Des procès-verbaux falsifiés ?

Contactés, plusieurs avocats des jeunes, qui demandaient entre 20.000 et près d’un million d’euros d’indemnités, ont critiqué ces sommes qu’ils trouvent bien trop faibles. « C’est une provocation, presque un appel à la révolte », indique Sarah Bounoughaz. « Une réparation financière ne peut être que symbolique. Cette indemnisation ne répare évidemment pas les souffrances subies durant 34 mois dans une maison d’arrêt vétuste », ajoute pour sa part Arnaud Simonard.

Plusieurs avocats envisagent de saisir la Chancellerie pour que leurs clients puissent bénéficier d’une procédure exceptionnelle (celle notamment utilisée pour dédommager les acquittés d’Outreau) ou de contester la décision devant la commission nationale de réparation des détentions de la Cour de cassation. Surtout, rappellent les avocats, plane sur la procédure qui a envoyé ces jeunes en détention l’ombre de falsifications des procès-verbaux des policiers. Après plusieurs plaintes, le parquet de Créteil a ouvert une information judiciaire contre X pour « faux en écriture publique », « escroquerie au jugement » et « violences volontaires », le tout par « personne dépositaire de l’autorité publique ». Dans cette affaire où treize personnes avaient été jugées, cinq autres hommes ont été, eux, condamnés en appel à des peines allant jusqu’à 18 ans de prison pour avoir violemment attaqué des policiers au cocktail Molotov.